SOCIéTé

Paris : une allée du square Marie-Curie portera le nom d’Amara Dioumassy, ouvrier décédé sur un chantier des JO

juin 6, 2024 12:28, Last Updated: juin 6, 2024 12:28
By

La mairie de Paris a déclaré qu’une allée du square Marie-Curie portera le nom d’Amara Dioumassy. Cet ouvrier du BTP, décédé le 16 juin 2023 à l’âge de 51 ans, a été écrasé par un engin sur le chantier de construction d’un bassin destiné à rendre la Seine baignable pendant les JO de Paris 2024.

Le 2 mai dernier, Anne Hidalgo inaugurait en grandes pompes le chantier du bassin d’Austerlitz sur lequel travaillait Amara Dioumassy avant de mourir. À la suite de ce décès, la famille du défunt avait pointé « le silence de la Ville », craignant que « sa mort modeste ne reste invisible au milieu du grandiose des Jeux olympiques », ainsi que le rapporte Le Parisien.

« Pas de protection pour les ouvriers, ni de traçage au sol pour les engins »

Amara Dioumassy était un employé de l’Urbaine de travaux-Darras et Jouanin. Il travaillait sur ce chantier colossal permettant le stockage des eaux pluviales et des eaux usées avant qu’elles ne se jettent dans la Seine lorsque le drame s’est produit, ce 16 juin 2023. La famille d’Amara Dioumassy avait demandé le rapatriement de son corps au Mali, où il a depuis été enterré.

Les enquêtes de police et de l’inspection du travail ont révélé de nombreux manquements à la sécurité sur ce chantier dirigé par la SADE et géré par la Ville de Paris.

Ce 16 juin fatidique, Amara Dioumassy avait été percuté par un camion de chantier de la SADE en train de faire marche arrière. Or, ce camion « n’était pas équipé d’avertisseur ni de caméras de recul », dénonce auprès du Parisien Lyes Chouaï, délégué syndical CGT de la SADE. Il ajoute qu’il n’y avait « pas de protection pour les ouvriers, ni de traçage au sol pour les engins ».

L’inspection du travail s’était rendue sur place après la mort de cet ouvrier. Elle avait fait arrêter le chantier durant dix jours et une enquête judiciaire avait été ouverte afin de déterminer les responsabilités dans ce drame, indique Le Courrier de L’Atlas.

« On veut l’allée principale »

Ce samedi 27 avril à Paris, soit quelques jours avant l’inauguration du bassin d’Austerlitz, les proches de la victime, des soutiens et des militants syndicaux s’étaient réunis sur le lieu du drame et sous une pluie battante, réclamant « reconnaissance et justice pour Amara ».

De son côté Laurent Sorel, conseiller de Paris (LFI), envisageait de proposer, lors du prochain Conseil de Paris prévu fin juin, de renommer le parc Marie-Curie du nom de la victime, « ou au moins une de ses allées ».

« On ne veut pas d’une contre-allée au bout du parc où personne ne va. On veut l’allée principale, spécifie Lyes Chouaï. « On attend que la Ville nous donne le plan », souligne-t-il, regrettant qu’il ait fallu attendre la mobilisation du 27 avril et sa couverture médiatique « pour que la Ville reçoive la famille et se mobilise 11 mois après le drame ».

« Tout le monde s’en fout »

Selon le quotidien francilien, Laurent Sorel réclame également « que tout soit fait pour appuyer l’entrée en France et la régularisation de ses enfants restés au Mali ». Ce à quoi la municipalité a rétorqué : « On peut soutenir cette démarche auprès du Quai d’Orsay. Ce n’est cependant pas la ville qui délivre les visas. »

Bally, le jeune frère d’Amara, a expliqué en avril dernier dans les colonnes du Parisien que ses enfants orphelins au Mali « n’ont pas touché un centime », déplorant que « la France, la mairie de Paris, les entreprises… Tout le monde s’en fout ». « Le gars, il est reparti au pays, enterré derrière un baobab. Ça arrangerait beaucoup de monde qu’on l’oublie », avait alors renchéri Lyes Chouaï.

La Ville de Paris a affirmé le contraire, assurant qu’elle se tenait « aux côtés de la famille depuis son décès », parlant même de « plusieurs contacts » pris dans le but de « témoigner de la solidarité de la Ville dans cette épreuve ainsi qu’avec son employeur afin de s’assurer qu’il accompagnait la famille dans ses démarches ».

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.

Voir sur epochtimes.fr
PARTAGER