Le procureur antiterroriste Olivier Christen a salué mercredi sur franceinfo le « défi relevé » par la police et la justice française avec l’absence d’attentat pendant les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) 2024 de Paris.
« Assurer la sécurité, c’est un défi qui a pu être relevé grâce à un investissement très lourd depuis plusieurs mois », a relevé le chef du Parquet national antiterroriste (Pnat).
Il a souligné la « préparation » de plusieurs acteurs dont son parquet ou la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) : « Grâce à cela, il n’y a pas eu d’acte terroriste commis sur le territoire pendant cette période » des JO 2024.
Le magistrat a rappelé qu’il y avait eu « trois attentats déjoués » pendant la période, « contre des établissements type bars, autour du stade Geoffroy-Guichard à Saint-Étienne », « un autre groupe qui avait planifié des attaques contre des institutions et des représentants d’Israël à Paris » et enfin « deux personnes originaires de Gironde qui avaient prévu de passer à l’attaque pendant les JO ».
« Tous ceux qui ont projeté ces attentats ont été interpellés, ça a conduit à cinq mises en examen », dont celle d’« un mineur », a affirmé M. Christen. Tous sont aujourd’hui incarcérés, a-t-il précisé.
Outre la réponse judiciaire, le procureur a aussi évoqué la réponse administrative : « 936 visites domiciliaires » en 2024, contre « 153 en 2023 ».
« “Daesh” n’a pas disparu »
La « menace jihadiste représente 80% des procédures » diligentées par le Pnat, a-t-il rappelé, soulignant qu’« au premier semestre 2024, il y avait eu à peu près trois fois plus de procédures » de ce type que sur la même période en 2023.
Cet accroissement s’explique d’après lui par le « contexte géopolitique », mais aussi par « la reconfiguration notamment en Afghanistan » du groupe État islamique. « “Daesh” n’a pas disparu, et diffuse de la propagande qui a un impact sur la population », et notamment sur les mineurs qui y sont « très sensibles ».
Comme son prédécesseur Jean-François Ricard à la tête du Pnat, il a insisté sur le « rajeunissement très notable des personnes mises en cause dans les faits de terrorisme ».
Parmi les autres menaces, il a relevé que « le terrorisme corse avait connu une résurgence au début de l’année 2023 avec notamment un mouvement, le GCC (Ghjuventù Clandestina Corsa), qui a pu être démantelé ». « Cela fait que cette résurgence ne s’est pas reproduite à la fin de l’année 2023 et en 2024 », s’est félicité M. Christen.
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