Deux nouveaux témoignages sont venus enrichir l’enquête préliminaire ouverte cet été par le parquet d’Ajaccio pour « exhibition sexuelle » et « harcèlement sexuel ».
Alors qu’une enquête a été ouverte le 13 août suite au signalement effectué par une jeune massothérapeute ayant affirmé que le chanteur avait eu un comportement déplacé pendant une séance de massage réalisée dans sa loge avant un concert au théâtre de verdure du Cassone, deux autres victimes présumées se sont manifestées auprès du parquet d’Ajaccio ces derniers jours, rapporte Le Parisien.
Selon le quotidien francilien, deux autres masseuses ont en effet transmis leur témoignage à la justice pour des faits qui remonteraient à 2008 et à 2011.
La première victime présumée assure avoir rencontré Patrick Bruel dans un hôtel de Cannes (Alpes-Maritimes), où elle travaillait en tant que masseuse, en septembre 2008. Le sexagénaire aurait d’abord refusé de revêtir les sous-vêtements jetables, préférant rester nu – un témoignage similaire à celui rapporté par l’ex-employée de l’hôtel Radisson cet été.
Il aurait ensuite demandé à la jeune femme une caresse sexuelle « avec les mains », en expliquant qu’il obtenait régulièrement ce genre de faveurs dans des hôtels marocains poursuit Le Parisien. La masseuse affirme avoir refusé la proposition indécente du chanteur.
Elle assure qu’il aurait alors tenté de l’intimider, soulignant qu’il était en mesure de peser sur sa carrière puisqu’il connaissait « très bien » son patron. L’auteur de Place des grands hommes aurait ensuite voulu passer ses bras autour de la taille de la jeune femme qui l’aurait aussitôt repoussé.
Outrée par le comportement du chanteur, elle aurait toutefois renoncé à déposer plainte par crainte de perdre son emploi. D’après Le Parisien, elle a été auditionnée par les gendarmes de la section de recherche ajaccienne suite au courrier qu’elle a transmis au parquet.
Des faits similaires à ceux rapportés par la masseuse du Radisson Blu cet été
La seconde victime présumée réside désormais aux Baléares, en Espagne. Le témoignage qu’elle a adressé au procureur de la République d’Ajaccio était cette fois-ci accompagné d’une plainte. Les faits dénoncés par la jeune femme remontent à 2011 et se seraient déroulés à l’hôtel Eden Rock de Saint-Barthélemy, dans les Caraïbes.
Âgée de 25 ans à l’époque, la masseuse aurait été appelée dans la chambre occupée par Patrick Bruel pour un massage. D’après ses déclarations, le sexagénaire aurait refusé de porter une serviette et plongé la pièce dans la pénombre.
« Allongé sur le dos, il aurait réclamé une fellation puis collé son sexe en érection sur l’employée en lui maintenant les mains », écrit Le Parisien. Une demande que la jeune femme dit avoir refusé de manière catégorique.
Intimidée par la renommée de l’artiste, elle aurait néanmoins accepté de revenir le lendemain pour une nouvelle séance de massage qui se serait cette fois-ci déroulée sans accrocs.
Si les deux témoignages sont manifestement couverts par la prescription – les victimes majeures disposent en effet d’un délai de 6 ans pour déposer plainte contre leur agresseur à compter du jour de la commission des faits –, ils présentent des similitudes avec celui livré par l’ex-employée du Radisson Blu de Porticcio et pourraient s’avérer utiles pour évaluer la crédibilité des accusations portées à l’encontre du chanteur cet été.
En effet, aucun témoin n’a assisté à la scène décrite par la jeune femme qui était seule dans la loge de Patrick Bruel le soir du 9 août et ce dernier a réfuté la version de la jeune femme.
Des accusations démenties par les avocats de Patrick Bruel
Contactés par les journalistes du Parisien, les avocats du sexagénaire, Maîtres Karine Bourdié et Hervé Temime, ont déclaré qu’ils n’avaient « pas eu connaissance du contenu » de ces nouveaux éléments.
« […] Notre client n’a pas été interrogé sur ces allégations. En tout état de cause, ce qui est évoqué ne correspond absolument pas à la réalité, ni aux principes ni au comportement de notre client. L’enquête judiciaire permettra de le démontrer », concluent les conseils de Patrick Bruel.
Entendu par les gendarmes de Châlons-en-Champagne (Marne) le 8 septembre sous le régime de l’audition libre, Patrick Bruel avait nié tout comportement répréhensible à l’égard de la jeune esthéticienne corse venue dans sa loge le soir du 9 août.
« Je ne suis attiré que par les femmes qui ont du désir pour moi », aurait déclaré M. Bruel selon des propos rapportés par Le Parisien. Il aurait également contesté toute plaisanterie graveleuse et toute demande de massage à caractère sexuel, plaidant le malentendu.
Le sexagénaire a précisé souffrir de courbatures au niveau des muscles fessiers le jour de son concert au théâtre de verdure du Cassone, raison pour laquelle il aurait demandé à l’ex-employée du Radisson Blu de le masser à cet endroit-là.
Interrogé par les enquêteurs qui lui demandaient s’il se trouvait effectivement en érection pendant la séance de massage du 9 août, comme le soutient la jeune massothérapeute, l’artiste aurait déclaré : « Non, je ne le crois pas. »
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