Des personnes âgées persécutées pour leur foi en Chine : « Les crimes du PCC ne seront pas tolérés »

Par Daksha Devnani
11 juillet 2021 08:57 Mis à jour: 11 juillet 2021 08:57

Dans les cultures du monde entier, notamment la culture traditionnelle chinoise, les générations plus âgées sont vénérées pour leur intégrité morale enracinée dans leur foi inébranlable. Cependant, dans la Chine d’aujourd’hui, sous le régime communiste, ces mêmes vertus sont attaquées, mettant les personnes âgées en danger, car elles risquent bien souvent la persécution.

Le Parti communiste chinois (PCC), tristement célèbre pour ses idéologies athées draconiennes issues du marxisme, ne fait preuve d’aucune indulgence et n’hésite pas à persécuter les anciens pour leurs croyances spirituelles.

Les aînés, qu’ils soient chrétiens, bouddhistes, Ouïghours ou adeptes du Falun Gong sont très vulnérables, constamment surveillés, harcelés, détenus, privés de leur pension, battus et parfois même torturés à mort.

En raison de la censure et de la surveillance de l’internet, les deux outils particulièrement bien élaborés du PCC, il est difficile d’obtenir des données exactes sur les abus génocidaires et les violations des droits de l’homme qui ont lieu en ce moment, mais les experts et les enquêteurs indépendants dénoncent une situation critique.

Reconstitution d’une méthode de torture utilisée par le Parti communiste chinois pour contraindre les pratiquants de Falun Gong. (Minghui.org)

Une persécution financière 

En raison de la pandémie du virus du PCC, l’économie mondiale a été gravement touchée, y compris celle de la Chine. Alors que les gens sont confrontés à des difficultés financières, le régime communiste en profite pour extorquer l’argent des citoyens âgés et réduire leurs subventions.

Depuis des années, non seulement de nombreux retraités sont persécutés pour leur foi, mais leurs pensions sont aussi régulièrement suspendues.

En avril 2020, une chrétienne aux revenus modestes de la province du Henan a vu son aide à la lutte contre la précarité s’arrêter net. Selon un article du Bitter Winter, un journal en ligne qui rend compte de la liberté religieuse et des droits de l’homme en Chine, les fonctionnaires sont allés jusqu’à retirer tous les symboles et couplets religieux qu’on pouvait trouver chez elle. Autre exemple, des fonctionnaires de la ville de Yingtan, dans le Jiangxi, ont supprimé l’aide financière d’une chrétienne handicapée, et réduite à l’immobilité, parce qu’elle organisait des « rencontres religieuses » chez elle.

Rien qu’en 2020, le PCC a extorqué plus de 940 000 € aux familles de 401 pratiquants de Falun Gong, soit 2  400 € par personne en moyenne. D’autre part, au moins 161 pratiquants retraités ont été contraints de rembourser la pension qu’ils ont reçue pendant la période où ils ont été illégalement emprisonnés et persécutés, selon des données incomplètes recueillies par Minghui.org, un site internet qui rend compte de la persécution du Falun Gong en Chine.

Plus de 3020 pratiquants âgés ont été visés entre 2018 et 2020. Rien que l’année dernière, un total de 1334 pratiquants âgés de plus de 65 ans ont été persécutés. Malgré leur âge, ils ont été maltraités physiquement et mentalement, et certains ont même été torturés à mort, toujours selon Minghui.org. Le Falun Gong est une ancienne pratique de méditation spirituelle fondée sur les valeurs universelles de « véracité, compassion et tolérance ». Elle est librement pratiquée dans le monde entier sauf en Chine ou les pratiquants sont violemment persécutés par le régime communiste depuis 1999.

En 2020, à travers toute la Chine, de la province du Liaoning (nord-est) à la province du Sichuan (sud-ouest), on a repéré des cas fréquents de suspension des pensions de retraite de croyants spirituels âgés. Rien n’indique que cela s’arrêtera en 2021. Les données enregistrées sur Minghui.org montrent que de décembre 2020 à janvier 2021, 27 autres pratiquants ont vu leur pension suspendue pour avoir défendu leurs convictions.

Bitter Winter a rapporté qu’en septembre 2019, un lieu de réunion catholique du comté de Poyang, dans le Jiangxi, a reçu « l’ordre de cesser toute activité religieuse ». Les responsables locaux ont menacé de supprimer les pensions de retraite des anciens de la congrégation si une autre réunion était organisée. Les responsables ont retiré la croix de l’église ainsi qu’une peinture de la Vierge Marie pour les remplacer par des portraits de Xi Jinping et de Mao Zedong.

Des chrétiens prient devant la basilique de l’église Notre Dame de Sheshan à Shanghai, le 24 mai 2013. (Peter Parks/AFP via Getty Images)

Lors d’un incident survenu en 2017, quatre chrétiens septuagénaires ont été emmenés de force au poste de police dans la province du Sichuan et détenus jusqu’à 8 heures du soir. L’un d’entre eux, qui avait également été arrêté en 2010, a été prévenu que « s’il continuait à croire en Dieu, ils annuleraient l’allocation lui permettant de vivre et ses aides en tant que vétéran », rapporte le magazine.

S’inquiétant désespérément pour la sécurité et le bien-être de sa femme alitée au cas où les responsables communistes l’arrêteraient à nouveau et annuleraient ses subventions, l’homme âgé a tenté de se suicider ; on l’a ensuite réanimé à l’hôpital.

Harcèlement et surveillance permanente

Des croyants âgés de toutes confessions sont contraints de vivre dans la crainte constante d’être harcelés par la police et les autorités chinoises.

En juillet 2020, des croix ont été retirées sous la contrainte de nombreuses églises des Trois-Autonomies, tolérées par l’État dans le comté de Lanling. L’un des responsables de la ville a déclaré aux badauds que « les croix doivent être retirées de toutes les églises car le christianisme n’a pas sa place en Chine », a rapporté Bitter Winter.

Au cours de la première moitié de l’année 2020, les croix ont été retirées de nombreuses églises des Trois-Autonomies dans la province d’Anhui. (Avec l’aimable autorisation de Bitter Winter)

En mars 2019, une église catholique de la ville de Nanyang, dans la province du Henan, jugée « illégale » par le PCC, a été perquisitionnée par sept responsables communistes locaux, indique le magazine dans un autre article.

Les fonctionnaires ont causé de nombreux dégâts, notamment en brisant des tables, des chaises et l’estrade de l’église, puis en mettant à sac la résidence du prêtre. Plus de 400 bibles, haut-parleurs et objets de valeur ont aussi été détruits. Témoin des dégâts causés dans l’église, un homme d’environ 70 ans, qui était le responsable, a réprimandé les fonctionnaires du PCC pour avoir « agi si brutalement ».

L’un des responsables est alors entré dans une colère noire en levant le poing pour le frapper. Cependant, une autre personne présente a déclaré : « Dieu regarde ce que les humains font, et les crimes du PCC ne seront pas tolérés », ce qui a stoppé le fonctionnaire.

Dans un autre incident, en 2017, un septuagénaire chrétien malentendant souffrant de diabète et de tuberculose a été détenu par la police et battu sur tout le corps, les pieds attachés à un lit. Lorsque les membres de sa famille se sont renseignés, les responsables du PCC « ont seulement allégué qu’il s’était opposé au Parti », selon l’article de Bitter Winter.

Dans un autre cas, les fonctionnaires communistes ont eu recours aux mensonges et au détournement du règlement pour arrêter une femme octogénaire adepte du Falun Gong.

Selon le droit pénal chinois, les personnes âgées de plus de 75 ans bénéficient de plus de clémence. L’âge de 75 ans fixe la barre. Toutefois, selon l’article d’Epoch Times, le régime chinois a arrêté Chen Guifen, âgée de 80 ans, en modifiant sa date de naissance, prétendant qu’elle avait cinq ans de moins.

Guifen a été arrêtée illégalement alors qu’elle distribuait des tracts d’information pour sensibiliser le public à la persécution continue du Falun Gong. Wu Shaoping, un ancien avocat spécialisé dans les droits de l’homme à Shanghai, a déclaré que les autorités avaient délibérément modifié son âge afin de pouvoir lui infliger une peine plus sévère.

« Manipuler la date de naissance des gens est en soi une violation de la loi, a-t-il déclaré, d’autant plus que leur objectif est de jeter des personnes innocentes en prison. »

Des chrétiens prient devant la basilique de Notre-Dame de Sheshan, à Shanghai, le 24 mai 2013. (Peter Parks/AFP via Getty Images)

Persécutés à mort

En plus des arrestations illégales et des extorsions financières, le régime chinois n’a pas hésité à torturer à mort des croyants âgés.

Le 19 septembre 2014, Zhang Peibi, une chrétienne de 82 ans de la ville de Tai’an, dans le district de Wanzhou, à Chongqing, a été emmenée de force à un cours d’éducation idéologique et politique dans une école primaire de la ville pour une « conversion de la foi », selon un autre article de Bitter Winter.

Après une nuit d’endoctrinement et privée de sommeil, sans nourriture, elle s’est effondrée sur le chemin du retour l’après-midi suivant. Son fils l’a emmenée à l’hôpital, mais malgré les efforts et l’argent dépensé, elle est décédée le 22 septembre, trois jours seulement après cette cession d’endoctrinement intensif.

Un adepte du Falun Gong de 77 ans, Li Shaochen de Tianjin, a été arrêté le 7 décembre 2016 et condamné à 4 ans et demi à la prison de Binhai par le tribunal du district de Hongqiao en octobre 2017, selon un rapport de Minghui.

Depuis mai 2019, la prison dans laquelle Li a été condamné mène une campagne visant à forcer les adhérents du Falun Gong à renoncer à leur foi. Différentes formes de torture physique ainsi que la privation de sommeil et de nourriture sont utilisées pour torturer ces adhérents. À la suite des mauvais traitements subis en prison, Li a perdu la vie en mars 2020.

Un officier à la retraite de 92 ans, Fu Yishuan, a été soumis à deux décennies de persécution avant de décéder en septembre 2020. Fu, originaire de la ville de Nanjing, dans la province de Jiangsu, a vu sa santé s’améliorer considérablement en faisant du Falun Gong, une pratique spirituelle. Cependant, une fois la persécution du Falun Gong lancée en 1999, Fu a constamment été harcelé et soumis à des lavages de cerveau par la police. Un jour, la pression psychologique était si forte que Fu a perdu connaissance pour finir en réanimation à l’hôpital.

En raison de la persécution, Fu ne pouvait plus vivre dans son appartement assigné par l’armée, il est allé vivre avec sa famille pour se cacher de la police. Il n’a jamais pu rentrer chez lui avant de mourir, a rapporté Minghui.org.

Arshdeep Sarao et Dorothy Li ont contribué à cet article.

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