Les cours du pétrole se sont envolés jeudi après des tweets de Donald Trump promettant une réduction de la production russe et saoudienne pour rééquilibrer un marché de l’or noir dévasté par la pandémie de virus de Wuhan.
A New York, le baril américain de WTI pour mai a grimpé de près de 25%, ou 5,1 dollars, à 25,32 dollars. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, référence à Londres, a lui bondi de 21%, ou 5,2 dollars, à 29,94 dollars.
Il s’agit, pour les deux barils, de la plus forte hausse en pourcentage sur une séance de leur histoire.
Le Brent a même frôlé un moment les 50% de hausse par rapport à la clôture de la veille et celui de WTI les 35%.
Le locataire de la Maison Blanche a pris les investisseurs par surprise en expliquant via Twitter « espérer et s’attendre » à ce que les deux pays réduisent leur production « d’environ 10 millions de barils, et peut-être nettement plus », avant d’ajouter que « cela pourrait même aller jusqu’à 15 millions de barils », sans toutefois apporter de détail sur ces chiffres.
Just spoke to my friend MBS (Crown Prince) of Saudi Arabia, who spoke with President Putin of Russia, & I expect & hope that they will be cutting back approximately 10 Million Barrels, and maybe substantially more which, if it happens, will be GREAT for the oil & gas industry!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) April 2, 2020
…..Could be as high as 15 Million Barrels. Good (GREAT) news for everyone!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) April 2, 2020
Coupes colossales
Une baisse d’une telle ampleur représenterait des coupes colossales pour le deuxième et troisième producteurs d’or noir au monde, derrière les Etats-Unis: en février, la Russie produisait 10,7 millions de barils par jour (mbj) et l’Arabie saoudite 9,8 mbj, selon les données de l’Opep.
Ryad a toutefois récemment indiqué son intention de faire grimper sa production à plus de 12 mbj en avril.
Plus tôt dans la journée, le ministre russe de l’Energie, Alexandre Novak, avait indiqué lors d’une interview à la radio que « la Russie n’excluait pas de nouvelles discussions avec l’Arabie saoudite ».
Rétablir l’équilibre des marchés pétroliers
Dans le même temps, l’Arabie saoudite a appelé à une réunion « urgente » de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et d’autres pays, dont la Russie, afin de parvenir à un « accord équitable qui rétablira l’équilibre des marchés pétroliers », a annoncé l’agence officielle saoudienne SPA.
Lors de la dernière réunion du cartel et de ses alliés au début du mois de mars à Vienne, Ryad avait proposé à Moscou d’amplifier leur réduction volontaire de production d’or noir alors en vigueur, afin de soutenir les prix.
C’est devant le refus russe que les saoudiens avaient basculé dans la stratégie inverse, promettant d’ouvrir les vannes et déclenchant une véritable guerre des prix, avec comme premières victimes collatérales les producteurs américains aux coûts de revient plus importants.
Restrictions imposées au secteur de transport
Si des prix plus élevés jeudi « sont les bienvenus », leurs niveaux actuels ne « suffisent toujours pas » à permettre aux producteurs de pétrole de schiste aux Etats-Unis d’être rentables, a nuancé Andy Lipow, de Lipow Associates.
Le marché est toujours sous la pression d’une demande atone du fait des restrictions imposées aux transports de personnes et de marchandises à travers le monde pour lutter contre la propagation de la pandémie.
« Sans accalmie sur le front de la pandémie, pas de reprise de la demande », a conclu M. Lipow, et peu d’espoir d’un retour des prix à leurs niveaux de début d’année, toujours plus de deux fois supérieurs aux cours actuels.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.