L’ONU s’est dite mardi préoccupée par l’escalade des violences contre les défenseurs des droits humains aux Philippines, après la mort de neuf personnes lors d’opérations des forces de l’ordre disant viser des rebelles communistes.
« Nous sommes consternés par les meurtres apparemment arbitraires de neuf militants », dont une femme, a déclaré une porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, Ravina Shamdasani, lors d’un point de presse à Genève.
Ces personnes ont été tuées « lors d’opérations policières et militaires simultanées menées dans les provinces de Batangas, Cavite, Laguna et Rizal, aux alentours de la métropole de Manille, aux Philippines, aux premières heures dimanche matin », a-t-elle ajouté.
Droits des populations autochtones
Selon l’ONU, il s’agissait de militants qui défendaient notamment les droits des communautés des pêcheurs, le droit du travail et les droits des populations autochtones.
Six personnes auraient également été arrêtées pendant les opérations, selon l’ONU.
« Nous sommes profondément préoccupés par le fait que ces derniers meurtres sont le signe d’une escalade des violences, des actes d’intimidation, de harcèlement et de l’étiquetage +rouge+ des défenseurs des droits humains », a souligné Mme Ravina.
Des nouvelles du président philippin ?? Rodrigo Duterte, toujours aussi glaçantes :
– vendredi, il ordonne aux forces de l’ordre de « tuer les rebelles communistes » ;
-dimanche, neuf militants syndicaux et des droits humains sont tués par la police.https://t.co/s7I9fPsmZY pic.twitter.com/QVypORDEwI— Camille Magnard (@PresseEtrangeFC) March 9, 2021
Le Haut-Commissariat a été informé par le gouvernement « que l’opération était basée sur des mandats de perquisition émis dans le cadre de sa campagne anti-insurrectionnelle contre la Nouvelle armée du peuple », branche armée du Parti communiste des Philippines.
L’exécution de tels mandats de perquisition a déjà entraîné d’autres meurtres, a indiqué Mme Ravina, citant le décès de neuf militants des droits des peuples autochtones Tumandok le 30 décembre à Panay.
USA/Philippines: Le Parti Communiste des Philippines considéré comme une des principales organisations terroristes du monde selon les USA https://t.co/cMrZ7vF1IU pic.twitter.com/AuwsIDWuaS
— Secours Rouge (@secoursrouge) November 9, 2019
Ignorer les droits de l’homme et tuer les rebelles communistes
Les raids dimanche ont été lancés deux jours après un nouvel appel du président philippin Rodrigo Duterte, dont la sanglante « guerre contre la drogue » a coûté la vie à des milliers de personnes, demandant aux forces de l’ordre d’« ignorer les droits de l’homme » et de tuer les rebelles communistes.
Aux Philippines, la commission indépendante pour les droits de l’homme a indiqué lundi avoir envoyé une équipe pour enquêter sur ces morts et ces arrestations.
Ces derniers mois, selon l’ONU, des dizaines de militants et plusieurs journalistes ont été arrêtés, notamment à l’occasion de la Journée des droits de l’homme, le 10 décembre.
« Les défenseurs des droits de l’homme ont toujours été étiquetés +rouge+ ou accusés de servir de façade pour la branche armée du Parti communiste », a souligné Mme Ravina, en rappelant que dans un rapport de juin 2020 le Haut-Commissariat a mis en garde contre ce type d’étiquetage « extrêmement dangereux ».
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