Une pluralité de Canadiens et d’Américains estiment que l’ambition déclarée du président élu des États-Unis Donald Trump de faire du Canada le 51e État américain relève du bluff, et n’est pas une proposition à prendre au sérieux, selon un nouveau sondage.
Dans une étude binationale réalisée par l’institut Angus Reid, 52 % des Canadiens et 44 % des Américains interrogés estiment que la menace de Donald Trump relève de l’esbroufe. Mais 32 % des Canadiens contre 22 % des Américains prennent au sérieux les commentaires sur la création du 51e État américain, alors que 16 % des Canadiens et 32 % des Américains disent ne pas savoir à quoi s’en tenir, selon le sondage.
Certains Canadiens craignent toutefois que Donald Trump n’exerce davantage de pressions sur le Canada une fois qu’il aura pris possession du bureau ovale. Selon le sondage, 54 % des personnes interrogées sont « très inquiètes » ou « plutôt inquiètes » que la pression augmente et 62 % ne croient pas que le président Trump puisse recourir à la force militaire, malgré ses affirmations contraires.
Donald Trump a commencé à parler de l’adhésion du Canada aux États-Unis lors du voyage du Premier ministre Justin Trudeau en Floride en novembre dernier, qui s’était déplacé pour discuter de la menace faite par le président élu d’imposer des droits de douane de 25 % sur les produits canadiens si Ottawa ne prenait pas des mesures pour sécuriser sa frontière.
C’est au cours de cette visite que le nouveau président a plaisanté pour la première fois en disant que le Canada devrait devenir le 51e État américain et M. Trudeau son « gouverneur ».
Depuis, Donald Trump a repris cette idée à plusieurs reprises, déclarant dans un message publié le 18 décembre sur Truth Social que « de nombreux Canadiens veulent que le Canada devienne le 51e État ». La semaine dernière, M. Trump a également déclaré qu’il envisageait d’utiliser la « force économique » pour convaincre le Canada de devenir le 51e État américain.
Malgré les affirmations de M. Trump sur la volonté des Canadiens de rejoindre son pays, 90 % des personnes interrogées sont opposées à cette idée. Seuls 10 % y sont favorables, selon le sondage.
Les réponses sont plus partagées parmi les personnes interrogées aux États-Unis, 49 % d’entre elles s’étant déclarées opposées à cette idée, tandis que 25 % y étaient favorables, et 26 % incertaines.
Les Américains se prononcent
Selon la majorité des répondants américains (77 %), si Donald Trump avait réellement l’intention que le Canada rejoigne les États-Unis, la fusion ne devrait avoir lieu que si les Canadiens y étaient favorables. Seuls 5 % d’Américains ont déclaré que M. Trump devrait utiliser la force militaire pour atteindre cet objectif, 1 % ont estimé que des pressions économiques pourraient permettre d’y parvenir, et 16 % étaient incertains.
Si le Canada devait fusionner avec les États-Unis, seuls 52 % des Américains estiment que le Canada devrait bénéficier d’un statut d’État à part entière, incluant la citoyenneté et le droit de vote, révèle le sondage.
« Un quart des personnes interrogées estiment que le Canada devrait être relégué à un statut réduit comme Porto Rico, qui n’a pas de représentation au Congrès et dont les habitants ne peuvent pas voter lors des élections présidentielles », selon le sondage. Le quart restant des personnes interrogées était incertain.
Le sondage a également révélé que les impressions des Américains à l’égard du Canada étaient largement positives, 77 % des résidents américains interrogés ayant une opinion « très favorable » ou « plutôt favorable » du Canada.
Les sentiments des Canadiens à l’égard des États-Unis sont moins favorables. Le sondage révèle que seuls 39 % des Canadiens ont une opinion « très favorable » ou « plutôt favorable » des États-Unis, tandis que 55 % ont une opinion « plutôt défavorable » ou « très défavorable ».
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