Le Sénat américain va voter aujourd’hui pour lancer la grande réforme de la fiscalité voulue par la majorité et le président Donald Trump, avec à la clé une gigantesque baisse d’impôts.
Après l’échec de l’abrogation de la loi sur la couverture maladie de Barack Obama, l’adoption de cette réduction d’impôts historique avant la fin de l’année est désormais la priorité des priorités pour le dirigeant républicain et ses alliés du Congrès.
Cette réforme, politiquement explosive, se fera en plusieurs étapes.
Les 100 élus de la chambre haute prépareront le terrain en votant jeudi sur une résolution établissant les grandes lignes du budget 2018.
L’intérêt de cette résolution est qu’elle autorise une procédure simplifiée, dite de « réconciliation », pour voter dans les prochains mois la réforme de la fiscalité, avec une clause cruciale : les sénateurs n’auront alors besoin que d’une majorité de 51 voix pour adopter la loi fiscale, au lieu des 60 voix généralement requises au Sénat.
Les républicains ne disposant que de 52 sièges, ils n’auraient alors besoin d’aucune voix démocrate, sauf défections.
Les grandes lignes de la réforme sont une baisse de l’impôt sur les sociétés de 35 à 20%, une baisse de l’impôt sur le revenu pour la plupart des ménages, et la suppression de nombreuses déductions fiscales, au nom d’une simplification.
Selon l’analyse du Tax Policy Center, les 1% de ménages les plus fortunés verraient leurs revenus nets augmenter de 8,5% en 2018, tandis que le gain serait limité à entre 0,5 et 1,2% pour les 95% de ménages en bas de l’échelle.
Au total, la réforme coûterait 2.400 milliards de dollars sur la première décennie, selon les même experts, ce qui pose la question du financement. Les promoteurs républicains de la réforme affirment que le regain de croissance compensera ces pertes de recettes fiscales.
Les démocrates dénoncent vigoureusement une baisse d’impôts profitant selon eux aux plus aisés.
« Il y a un énorme fossé entre le discours et la réalité de la réforme fiscale Trump », a déclaré Ron Wyden, le sénateur démocrate en pointe sur ces questions.
De leur côté, des conservateurs s’inquiètent d’une baisse d’impôts qui ferait exploser le déficit public.
L’exécutif réclame pourtant l’unité dans les rangs républicains, après la débâcle de l’abrogation ratée d’Obamacare.
Le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, est allé plus loin en affirmant qu’un échec pourrait provoquer un krach boursier.
« Si nous faisons passer la réforme fiscale, la Bourse continuera à monter », a-t-il dit à Politico mercredi. « Mais pour moi il ne fait aucun doute que si nous n’y parvenons pas, une partie importante de ces gains sera effacée ».
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.