Près de Lyon : des parents d’élèves dénoncent le menu unique dans les cantines, la justice leur donne raison

Par Emmanuelle Bourdy
9 novembre 2024 18:19 Mis à jour: 9 novembre 2024 18:19

Des parents d’élèves se sont opposés au menu unique, mis en place par la municipalité de Tassin-La-Demi-Lune (Rhône) dans ses écoles depuis une petite dizaine d’années. La justice leur a donné raison. Par conséquent, des menus de substitution devront être proposés aux élèves.

Alors que d’un côté la mairie de Tassin-La-Demi-Lune indique vouloir se « conformer à la laïcité » avec son menu unique, de l’autre côté, des parents d’élèves s’insurgent. Ces derniers, qui sont des parents musulmans et végétariens, ont obtenu gain de cause auprès du tribunal administratif de Lyon.

Tous les enfants « doivent avoir le choix »

Souhaitant se « conformer à la laïcité », le maire LR de Tassin-la-Demi-Lune, Pascal Charmot, avait mis en place ce menu unique en 2016. L’édile estimait par ailleurs que cela simplifiait la préparation des repas.

Mais un mouvement de protestation s’est levé parmi certains des parents d’élèves musulmans et végétariens. Regroupés dans le collectif Vivre ensemble, ceux-ci ont déposé un recours gracieux contre l’élu, le 27 octobre dernier. Ils ont jugé cette situation « discriminante » pour les élèves ne mangeant pas de viande ou de porc, considérant en outre que la mairie mettait en avant une « laïcité galvaudée », ainsi que le relate Libération.

« Tous les enfants, quelles que soient leurs convictions, leur origine et leur catégorie sociale, doivent avoir le choix », a plaidé Anissa Mezhoud, qui est à l’origine de ce collectif, auprès du quotidien. Le fait que le tribunal ait retoqué cette mesure est un véritable soulagement pour cette maman d’élèves.

« Je veux appuyer sur le fait que ce n’est pas du tout un vœu communautaire », a-t-elle également indiqué dans les colonnes du Figaro, ajoutant : « J’ai milité pour que l’on cesse de faire de la politique sur des sujets qui mettent en tension les Français en prenant en otage des enfants à des fins politiciennes. Moi, je veux seulement que les enfants puissent tous manger ensemble à midi. »

« C’est une immixtion violente du juge dans la gestion des affaires communales »

De son côté, la justice a indiqué que les collectivités territoriales gestionnaires d’un service public de restauration scolaire se devaient de « prendre en compte l’intérêt général qui s’attache à ce que tous les enfants puissent bénéficier de ce service public ». Et cela même s’il n’existe « aucune obligation » pour ces collectivités « de distribuer à ses usagers des repas différenciés », ont précisé nos confrères du Figaro, qui ont eu accès à cette décision de justice.

Le maire Pascal Charmot a quant à lui pointé une décision qui « bafoue le droit » et « tord les faits », considérant qu’il s’agit d’un « jugement très politique ». « C’est une immixtion violente du juge dans la gestion des affaires communales », a-t-il encore dénoncé.

Le menu unique devra donc être abandonné dans les six prochains mois, au profit de menus de substitution qui, selon l’édile, « n’ont jamais existé ». « Donc comment puis-je remettre quelque chose qui n’a pas existé ? À moins que le juge ne me fasse une liste de courses », a-t-il taclé. Durant les huit années où le menu unique était en place, « jamais un enfant n’a souffert de ne pas manger correctement », a conclu l’élu, précisant que la municipalité comptait faire appel de cette décision.

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