Alors que plus de 13.000 détenus sont inscrits pour voter à l’élection présidentielle au sein même des prisons, des syndicats policiers et pénitenciers font savoir qu’ils pourraient être empêcher de se rendre au scrutin le 10 avril.
Dans un communiqué publié le 7 avril l’UFAP UNSa Justice, indique que « la quasi–majorité des chefs d’établissement » pénitentiaires ont d’ores et déjà annoncé aux agents en service 12h que « les 10 et 24 avril prochains : toute demande légitime pour se rendre, durant le service, dans l’isoloir (…) fera l’objet d’une fin de non–recevoir ». Une pratique « inacceptable » et scandaleuse !« , estime l’UFAP UNSa Justice
? #electionpresidentielle #Elections2022 les agents pénitentiaires, en service les 10 et 24 avril prochains, se voient refuser d’exercer personnellement leur droit de vote ! @E_DupondM @justice_gouv : cette pratique est scandaleuse ! @afpfr @Reuters pic.twitter.com/lEdqYoT8hL
— UFAP UNSa Justice (@syndicatufap) April 7, 2022
France Police interpelle Gérald Darmanin dans une lettre ouverte
Monsieur Le Ministre de l’Intérieur,
Suite à la mise en place du cycle horaire de 12H08 au sein de la police nationale, des milliers de policiers se trouvent dans l’impossibilité d’aller voter lors du premier et du second tour de l’élection présidentielle 2022.
La nouvelle vacation de 12h08 couvre la quasi totalité de la plage horaire d’ouverture des bureaux de vote.
Notre syndicat France Police – Policiers en colère a rencontré au niveau local les chefs de service pour négocier avec eux des facilités permettant à chaque fonctionnaire souhaitant voter d’être libéré le temps d’accomplir cet acte citoyen important dans la vie démocratique de notre nation.
Malheureusement, les directeurs rencontrés refusent catégoriquement d’accorder des facilités aux policiers désirant aller voter au motif que vos services, Monsieur Le Ministre de l’Intérieur, n’ont pris aucune disposition en ce sens via une circulaire.
Au cours du quinquennat écoulé, nos collègues se sont dévoués corps et âmes et ont accompli avec loyauté toutes les missions imposées. Lutte contre le terrorisme islamiste, répression sur les maintiens de l’ordre lors des manifestations des Gilets jaunes, répression pour faire appliquer la politique sanitaire décidée par le gouvernement, lutte contre l’insécurité routière et j’en passe.
Vous savez la crise profonde que traverse notre Institution avec déjà 21 suicides au premier trimestre 2022.
Actuellement, le policier varois Stéphane Alarcon poursuit sa grève de la faim entamée l’année dernière dans l’indifférence générale. La seule réponse de l’administration a été de le mettre en disponibilité d’office pour raison de santé.
Le sentiment de déclassement et d’abandon chez mes collègues est de plus en plus marqué.
La dureté du métier de policier brise des couples, détruit des familles. Désormais, le job tue également la vie citoyenne des fonctionnaires de la police nationale en les empêchant d’aller voter.
Monsieur Darmanin, le grand ministère régalien que vous dirigez est en charge de l’organisation et du déroulement des élections politiques. Comment pourriez-vous cautionner que les personnels placés sous votre autorité ne puissent s’exprimer démocratiquement par les urnes comme chaque Français à le droit et le devoir de le faire ?
À titre d’exemple, le ministère de la Justice dirigé par monsieur Eric Dupond-Moretti met tout en œuvre pour permettre aux détenus d’aller voter. Le vote d’un flic vaudrait-il moins que le bulletin d’un délinquant condamné ?
Notre syndicat France Police – Policiers en colère vous demande la production d’une circulaire autorisant les fonctionnaires à s’absenter du service le temps strictement nécessaire pour se rendre à l’isoloir.
Certain que vous aurez à cœur de ne pas fausser la sincérité du scrutin présidentiel, vous faciliterez, j’en suis certain, l’accès aux urnes des collègues travaillant l’intégralité des journées des dimanches 10 et 24 avril 2022.
Recevez, Monsieur Le Ministre de l’Intérieur, l’expression de mes salutations républicaines les plus cordiales.
Michel Thooris, secrétaire général de France Police – Policiers en colère.
Lettre ouverte au Ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin lui demandant d’autoriser les policiers à aller voter lors du premier et du second tour de l’élection présidentielle 2022 https://t.co/4CrSqOKKZd
— Syndicat France Police – Policiers en colère (@francepolice) April 7, 2022
« C’est un réel scandale »
Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, Bruno Attal, secrétaire général adjoint du syndicat France Police – Policiers en colère s’adresse au ministre de l’Intérieur et le ministre de la Justice.
« C’est un réel scandale. Je m’adresse à M. Darmanin et M. Dupont-Moretti , ce dimanche 10 avril lors des élections présidentielles, des milliers, voir des dizaines de milliers de policiers ne pourront pas aller voter », déplore M. Attal. (…) « et quand on sollicite l’administration, elle nous a répondu : ‘qu’elle fasse une procuration’, incroyable ! », s’insurge-t-il.
#scandale un de plus. @GDarmanin et @E_DupondM nous réclamons d’urgence une circulaire pour faciliter le vote des #Policiers #Gendarmes et agents #penitentiers les dimanches #10avril2022 et #22avril2022.#Zemmour #LePen #DupontAignan pic.twitter.com/8XBtPreDix
— Bruno Attal (@Bruno_Attal_) April 7, 2022
Plus de 13.000 détenus votent avant l’élection
Selon les chiffres communiqués par la Chancellerie, 13.672 personnes détenues – sur un total de plus de 70.000 prisonniers au 1er mars – ont opté pour ce vote par correspondance dans la prison, avant l’élection.
Les opérations de vote sont organisées toute la semaine jusqu’à samedi dans certains des 188 établissements pénitentiaires français. Les bulletins de vote seront ensuite acheminés au ministère de la Justice, dans le 1er arrondissement de Paris, où ils seront dépouillés dans ce bureau unique.
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