En marge d’une conférence de presse sur les institutions et la vie démocratique à Vernon dans l’Eure, Marine Le Pen a assumé mardi 12 avril de marginaliser les journalistes de l’émission TV Quotidien, accusés de faire du « divertissement » et non de « l’information ».
« Je suis chez moi donc dans mon QG et dans mon mouvement, c’est moi qui décide et j’assume. J’ai décidé il y a plusieurs années de ça, que Quotidien était une émission de divertissement et que je n’avais pas à les accréditer », a indiqué la candidate du Rassemblement National (RN).
« Je n’ai jamais entendu je crois aucun de vos confrères se plaindre de la manière dont ils étaient traités dans cette campagne présidentielle, même si c’est parfois assez difficile compte tenu du nombre », a assuré Mme le Pen, en visite à Vernon (Eure), alors qu’elle était interrogée sur les rapports parfois houleux entre son parti et la presse.
Elle a affirmé ne pas choisir les journalistes susceptibles de la suivre : « je n’ai jamais fait ça », a-t-elle souligné devant les journalistes.
Séquence très parlante, où Marine Le Pen se croit en droit de décider qui est journaliste et qui ne l’est pas
Pour rappel, @quotidien n’est pas accrédité à ses meetings depuis des années, @Mediapart l’a été pendant longtemps, et @libe est parfois laissé à la porte pic.twitter.com/pQ0PnJplOh
— Tristan Berteloot (@Tristan_Brtloot) April 12, 2022
Quotidien, « c’est un amuseur, parfois très drôle d’ailleurs »
Relancée sur l’ostracisme dont seraient plus particulièrement victimes les journalistes de l’émission de TMC dans le suivi de sa campagne, Mme Le Pen a affirmé : « Il n’y a pas de journalistes chez Quotidien (…) C’est pas une émission d’information ou de journalistes. C’est un amuseur, parfois très drôle d’ailleurs, c’est une émission de divertissement ».
Les relations entre le RN et la presse ont parfois été émaillées de tensions. En septembre 2019, le RN avait temporairement retiré l’accréditation à un journaliste de Libération pour couvrir son université d’été à Fréjus dans le Var, après la diffusion par le quotidien d’un portrait du maire RN de la ville.
À Mayotte en décembre, le média Mayotte Hebdo avait protesté contre l’interdiction faite par le Rassemblement national à un de ses journalistes de continuer à suivre la campagne de Marine Le Pen sur l’île. Les journalistes de Mediapart, jusqu’à cette campagne, et de l’émission Quotidien ne sont pas toujours accrédités aux réunions ou conférences de presse de la candidate.
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