Prisca Thevenot, qui va être nommée porte-parole du gouvernement jeudi, a pris du galon après six mois au secrétariat d’État à la jeunesse : une nouvelle étape pour cette « marcheuse » de la première heure, habituée des plateaux de chaînes d’information en continu.
Celle qui se décrit comme « un pur produit de l’école républicaine » va succéder à Olivier Véran à un poste très exposé médiatiquement, notamment pour rendre compte du Conseil des ministres et répondre aux questions tous azimuts de la presse. Le nouveau Premier ministre Gabriel Attal connaît bien la fonction, qu’il a occupée de 2020 à 2022. « Attal adore » Prisca Thevenot et l’a « poussée » pour le porte-parolat, affirme à l’AFP une source au sein du parti présidentiel.
Dans la précédente équipe d’Élisabeth Borne, elle était entre autres chargée de mettre en musique « le service national universel » (SNU), qui ne concerne à ce stade que des jeunes volontaires, et dont l’éventuelle généralisation suscite de vives résistances. La secrétaire d’État s’était avancée, le 19 septembre, en évoquant une « obligation » et « une généralisation » du SNU, avant d’être corrigée le lendemain par… le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, sur ce projet toujours en suspens. Dans le gouvernement Borne, Prisca Thevenot a « été discrète, effacée » par l’omniprésence de Gabriel Attal à l’éducation, « ça a été compliqué d’exister », raconte une source macroniste.
Prisca Thevenot, 38 ans, avait été élue députée des Hauts-de-Seine en juin 2022, après avoir écumé les plateaux de chaîne d’information en continu, comme porte-parole du parti présidentiel. La candidate Renaissance n’avait eu aucune difficulté à l’emporter dans la 8e circonscription des Hauts-de-Seine et ses villes cossues de Meudon, Chaville et Sèvres. Le député macroniste sortant Jacques Maire avait dénoncé un parachutage, une « injustice ».
Née à Strasbourg, fille d’immigrés mauriciens, Prisca Thevenot a grandi dans le quartier populaire du Maroc à Stains (Seine-Saint-Denis), « à la périphérie de la périphérie ». Elle a fait ses classes en zone d’éducation prioritaire (ZEP), avant une grande école de commerce, l’EM Lyon, et une carrière dans le privé, en cabinets de conseil notamment.
Élue en 2022 dans les Hauts-de-Seine
Adhérente d’En Marche! dès le lancement du parti macroniste, elle avait tenté une candidature aux législatives de 2017 à Stains, mais fut battue au second tour par la communiste Marie-George Buffet. Élue en 2022 dans les Hauts-de-Seine, elle mettait en avant dans ses engagements la « santé des femmes », plaidant pour un meilleur accompagnement de « la puberté à la ménopause », afin de mettre fin à « l’invisibilisation du corps des femmes ».
En commission des Affaires sociales à l’Assemblée, elle faisait « partie des élus qui défendent les droits des femmes », lui reconnaît le socialiste Arthur Delaporte. Mais sur les plateaux, « elle est l’une des plus zélés pour défendre la ligne gouvernementale », épingle-t-il.
Prisca Thevenot a par ailleurs créé en 2017 une association, Civil Impact, un « incubateur politique » pour « apprendre à s’engager » et « renouveler la classe politique ». Mariée et mère de deux enfants, elle cite parmi ses centres d’intérêts la « gastronomie française », les « longs dîners à refaire le monde ».
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