Cela fait des décennies que tout se passait bien avec un propriétaire terrien de Chastreix-Sancy (Puy-de-Dôme) qui laissait un droit de passage sur ses terres pour les amateurs de ski de fond, de randonnée, d’équitation et de chiens de traineau. Mais l’agriculteur qui a acheté ces terres en mars dernier ne l’entend pas de la même manière.
« Pour des raisons administratives, le domaine nordique de Chastreix-Sancy (ski de fond et raquettes) n’est pas en mesure d’ouvrir jusqu’à nouvel ordre », indique la station de ski et de sports d’hiver de Chastreix-Sancy sur son site Internet, dans une note datée de décembre 2024.
La tension entre la station de sports d’hiver et un agriculteur a commencé lorsque ce dernier est devenu le nouveau propriétaire d’un des terrains sur lesquels les fondeurs passaient jusque-là sans problème.
« Pendant quarante ans, tout se passait bien »
« Pendant quarante ans, la famille à qui appartenait le terrain donnait le droit d’accès, tout se passait bien », raconte à nos confrères du Parisien le maire de Chastreix, Michel Babut. « Quand il [le nouveau propriétaire, ndlr] est arrivé, il a commencé par poser des barbelés et des caméras de surveillance. Depuis, la situation est complètement bloquée. »
« La conciliation à l’amiable n’avance pas du tout », ajoute l’édile, en entrevue à La Montagne. Son espoir ? Une réunion avec le préfet du Puy-de-Dôme. « Nous espérons qu’il aura les bons arguments pour convaincre ce propriétaire de laisser passer les fondeurs sur ses terres. »
En attendant de trouver une solution, la station de sports d’hiver ne pourra pas ouvrir ses pistes de ski de fond. Il y a seulement eu une bonne nouvelle pour les chiens de traineau qui peuvent contourner la zone problématique en empruntant une autre boucle grâce à un plan B trouvé par le maire.
« On a peur d’un effet boule de neige avec les autres propriétaires »
Parmi les demandes de l’agriculteur pendant les négociations : que la mairie lui cède 15 hectares supplémentaires gratuitement en échange de la portion utilisée par les fondeurs. « Si on accepte, on a peur d’un effet boule de neige avec les autres propriétaires », remarque le maire.
Une pétition a été mise en ligne par le collectif Touche pas à mon Sancy. Plus de 5600 signatures ont déjà été enregistrées. « Plusieurs commerces, producteurs de Saint-Nectaire, prestataires d’activités, hébergeurs de Chastreix et des communes alentours sont déjà ou seront directement ou indirectement impactés par cette fermeture », écrit le collectif qui s’est formé pour défendre l’accès à la nature sur le massif.
« Il y a urgence à se mobiliser. Les pouvoirs publics doivent agir pour rouvrir l’accès aux sentiers historique », conclut le collectif.
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