De passage à Pau, le chef de l’État s’est entretenu avec plusieurs représentants du monde pastoral, évoquant notamment le sujet de la présence des ours dans le massif pyrénéen.
Lors de sa visite à Pau le mardi 14 janvier, Emmanuel Macron a rencontré une délégation de représentants d’éleveurs pyrénéens dont faisaient notamment partie les présidents des chambres d’agriculture de l’Ariège, des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées-Atlantiques.
Un échange de plus d’une heure au cours duquel le chef de l’État a pris plusieurs engagements.
« Le principal sujet était la prédation, avec le dossier ours. On sait que c’est un problème au niveau des Pyrénées avec 1400 attaques cet été. L’intérêt était de pouvoir dialoguer sans filtres, sans administration, sans relais, en direct avec le président pour qu’il entende les sujets. On peut dire qu’il les connaît bien, il a des attaches pyrénéennes. C’est important parce qu’il a pris des engagements », a expliqué Bernard Layre – président de la chambre d’agriculture des Pyrénées-Atlantiques – aux journalistes de France 3.
« Aujourd’hui, c’est un arrêt total d’introduction d’ours par rapport au plan qui était prévu sur la période 2018-2028. C’est acté, ce sera rédigé par écrit. Le deuxième point concerne les ours à problèmes. Il s’agit de pouvoir repérer tous les ours considérés comme violents afin de les suivre et de les baliser, et de les retirer si l’on n’arrive pas à les canaliser. Le troisième point consiste à prendre en considération les élus locaux, que ce soient les maires, les conseillers départementaux et autres, pour qu’ils soient parties prenantes de la concertation et puissent travailler sur ce sujet de la prédation », ajoute M. Layre.
« Ce sont des engagements très clairs, des engagements politiques, des engagements concrets qui ont satisfait les éleveurs et cela nous rassure […] », poursuit le président de la chambre d’agriculture des Pyrénées-Atlantiques.
Des mesures positives selon Christine Téqui, présidente du Conseil départemental de l’Ariège, qui a toutefois tenu à tempérer l’enthousiasme de la délégation.
« Si ces annonces d’Emmanuel Macron sont confirmées, il s’agira de réelles avancées, résultat des alertes lancées par le monde agricole et les élus locaux sur la situation d’aujourd’hui. J’attends cependant les écrits promis et les actes concrets pour me réjouir », explique Mme Téqui.
Les défenseurs des ours relativisent les promesses d’Emmanuel Macron
Directeur de l’association Pays de l’ours – Adet, qui milite pour la présence des plantigrades dans les Pyrénées, Alain Reynes considère pour sa part que les promesses faites par Emmanuel Macron ne valent que pour le mandat en cours et risquent de se heurter au droit européen.
« Si on se projette un petit peu plus loin, il y aura de nouveaux lâchers d’ours dans les Pyrénées. Tout simplement parce que ça correspond à une obligation européenne de restaurer une population viable, et la France ne peut pas y déroger », souligne M. Reynes.
Les dernières réintroductions de plantigrades ont eu lieu à l’automne 2018 dans le Béarn, avec l’arrivée de deux ourses slovènes gravides destinées à empêcher la disparition de l’espèce dans cette partie des Pyrénées où il ne restait plus que deux mâles.
Aujourd’hui, la population ursine du massif compterait entre quarante et cinquante individus.
« L’Office Français de la Biodiversité (OFB, ex ONCFS) publiera ce printemps les résultats du suivi de la population d’ours pour l’année 2019. L’effectif recensé devrait se situer entre 40 et 50 ours pour l’ensemble des Pyrénées, ce qui en fait la population d’ours la plus menacée d’Europe », observe l’association Pays de l’ours – Adet dans un communiqué publié sur sa page Facebook.
Fervent défenseur de la présence des plantigrades dans les Pyrénées, l’association estime que les chiffres avancés par les représentants du monde pastoral au sujet de la prédation ne sont pas les bons.
« Nous contestons formellement le bilan des dégâts d’ours avancé par les opposants et nous appelons l’État à publier les vrais chiffres, y compris financiers, en distinguant les bêtes pour lesquelles on a la preuve de la responsabilité de l’ours et celles, très majoritaires, pour lesquelles aucun élément tangible ne met l’ours en cause. Chacun pourra alors constater la réalité du système d’indemnisation, a fortiori depuis les revalorisations obtenues en 2019 que les opposants ‘oublient’ de mentionner », conclut l’association.
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