Note de la rédaction : Certains virus provoquent le rhume et d’autres sont essentiels à la survie de l’homme. Alors que les responsables de la santé mondiale tentent de déterminer comment réagir au nouveau coronavirus, l’experte en virus Marilyn J. Roossinck répond à quelques questions.
1. Qu’est-ce qu’un virus ?
Définir un virus est un défi, car chaque fois que nous arrivons à une bonne définition, quelqu’un découvre un virus qui ne s’y conforme pas. Les virus sont des entités qui infectent la vie cellulaire. Ils sont très divers. Les plus simples n’ont que quelques gènes constitués d’ARN ou d’ADN enveloppés dans une enveloppe protéique. D’autres ont des centaines de gènes, plus que certaines bactéries.
Tous les virus sont en fin de compte des parasites. Ils ont besoin d’un hôte pour se reproduire. Ils ne peuvent pas générer leur propre énergie comme le font les cellules.
2. Pourquoi un virus rend-il les gens malades ?
Lorsqu’une nouvelle maladie virale humaine apparaît, c’est le plus souvent parce que le virus est passé d’une espèce différente à l’homme. Les pires virus sont souvent ceux qui ont très récemment fait leur apparition chez des animaux.
Après avoir sauté d’une espèce à l’autre, le virus passe par un processus d’adaptation à son nouvel hôte. Le véritable défi, cependant, est pour l’hôte. Alors qu’il essaie de comprendre comment s’adapter à une invasion provenant de quelque chose de complètement nouveau, le système immunitaire réagit de façon excessive. C’est ce qui rend l’hôte malade. Ce n’est généralement pas un avantage pour le virus de rendre les gens malades ; c’est un accident du système immunitaire de l’hôte qui réagit de façon excessive à quelque chose qu’il ne reconnaît pas.
Les virus qui sont présents depuis longtemps dans un hôte sont moins susceptibles de provoquer des maladies. Par exemple, le VIH est entré dans le corps de l’homme après avoir été transmis par des primates sauvages, chez qui il ne provoque aucune maladie.
Chaque relation virus-hôte est différente. Dans la plupart des cas, les virus ne provoquent aucune maladie, et beaucoup sont bénéfiques. Par exemple, chez la souris, un herpèsvirus empêche l’infection par la bactérie de la peste.
3. Pourquoi est-il si important de connaître la source d’origine ?
Si le virus provient d’un animal, le fait de savoir quel est cet animal peut aider à briser la chaîne d’infection. La connaissance de son origine aide également les scientifiques à comprendre les mutations qui ont pu se produire dans le génome du virus. En effet, le saut d’hôte affecte la variation du génome d’un virus. Lorsqu’un virus est présent chez son hôte depuis longtemps, le génome est adapté à cet hôte et les mutations ne sont pas tolérées.
4. Le SRAS était un ennemi redoutable, puis il a semblé disparaître. Pourquoi ?
Les mesures destinées à maîtriser le SRAS ont été prises très tôt et ont été couronnées de succès. La clé est d’arrêter la chaîne de transmission en isolant les personnes infectées. La période d’incubation du SRAS était courte ; les personnes présentaient généralement des symptômes en deux à sept jours. Il n’y a eu aucun cas documenté de personne ayant été infectée par le SRAS sans présenter de symptômes.
Il est beaucoup plus difficile de stopper la chaîne de transmission lorsque la durée d’incubation est beaucoup plus longue ou lorsque certaines personnes ne présentent aucun symptôme. Cela peut être le cas avec le virus causant le CoVID-19, donc l’arrêter peut prendre plus de temps.
5. Quelle est la meilleure façon de traiter les virus ?
Les virus ne répondent pas aux antibiotiques et, dans certains cas, la prise d’antibiotiques peut aggraver la situation, car les antibiotiques peuvent nuire aux bactéries normales de l’intestin qui constituent une partie importante de la réponse immunitaire. Les médicaments antiviraux peuvent fonctionner avec certains virus, mais le taux de mutation de la plupart des virus signifie qu’ils deviennent très rapidement résistants aux antiviraux.
Le meilleur traitement consiste à donner au patient les meilleurs outils pour permettre à son propre corps de combattre l’infection. Cela implique généralement de se reposer et de s’hydrater. Une infection virale peut supprimer le système immunitaire, c’est pourquoi les patients doivent être surveillés pour détecter les infections secondaires qui pourraient nécessiter d’autres traitements. La prévention est importante. Les personnes malades doivent être isolées, et les personnes en bonne santé doivent prendre des précautions.
La plupart des virus respiratoires ne se transmettent pas seulement par l’inhalation, mais aussi par la présence sur les mains de minuscules gouttelettes que les malades distribuent en toussant ou en éternuant, puis en se touchant le visage. Il est important de bien se laver les mains.
Marilyn J. Roossinck est professeur de pathologie végétale et de microbiologie environnementale à l’université d’État de Pennsylvanie. Cet article a été publié à l’origine sur The Conversation.
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