Plusieurs poids lourds, dont Bruno Le Maire à l’Économie et Gérald Darmanin à l’Intérieur, ont été reconduits au sein du gouvernement concocté par Emmanuel Macron et Gabriel Attal, largement droitisé et dont la grosse surprise est l’arrivée de la sarkozyste Rachida Dati à la Culture.
Autre entrée : Catherine Vautrin, jadis aux Républicains et que le président avait déjà voulu nommer Première ministre en 2022 avant d’y renoncer, hérite d’un vaste portefeuille du Travail, de la Santé et des Solidarités dans cette équipe tous les postes régaliens sont occupés par des hommes.
Après la démission contrainte d’Élisabeth Borne, qui aura passé vingt mois à Matignon, Catherine Colonna est aussi écartée des Affaires étrangères, qui reviennent à l’eurodéputé et chef du parti présidentiel Renaissance, Stéphane Séjourné.
Sébastien Lecornu reste aussi aux Armées, Éric Dupond-Moretti à la Justice, le Modem Marc Fesneau à l’Agriculture et Christophe Béchu, du parti d’Édouard Philippe Horizons, à la Transition écologique et à la Cohésion des Territoires.
Après la promotion de Gabriel Attal, l’Éducation nationale est confiée à Amélie Oudéa Castera. Mais la ministre sortante des Sports et des Jeux olympiques va avoir un périmètre très large incluant ces dossiers, ainsi que la Jeunesse. Elle sera donc chargée à la fois du rendez-vous phare de l’année, les Jeux de Paris prévus l’été prochain, et de l’école, « mère des batailles » selon le duo exécutif au coeur du « réarmement » civique prôné par le chef de l’État.
Secrétaire d’État à la Jeunesse depuis juillet, Prisca Thevenot prend du galon en devenant porte-parole du gouvernement à la place d’un ténor, Olivier Véran, qui sort de l’exécutif.
Aurore Bergé, qui était jusqu’ici ministre des Solidarités, est rétrogradée comme ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations.
« Le gouvernement le plus resserré de l’histoire »
Selon l’entourage d’Emmanuel Macron, avec onze ministres de plein exercice et trois délégués, c’est « le gouvernement le plus resserré de l’histoire ». Mais il faudra juger à l’aune de la liste complète, les secrétaires d’État et des ministres délégués complémentaires n’étant attendus que dans un second temps, pas avant la fin de la semaine prochaine.
La surprise de taille est donc le retour de Rachida Dati, l’ex-ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy. La maire du 7e arrondissement a annoncé elle-même aux élus parisiens sa nomination au ministère de la Culture lors d’une visio-conférence. Éric Ciotti a immédiatement annoncé son exclusion du parti Les Républicains. « Nous sommes dans l’opposition, nous tirons donc les conséquences de son choix avec regret », a-t-il déclaré. « Trahison et mise en examen pour corruption, tous les critères étaient remplis pour intégrer un gouvernement qui a mis en exergue la République exemplaire », a dénoncé le patron du PS Olivier Faure. Rachida Dati est mise en examen depuis juillet 2021 pour « abus de biens sociaux » et « corruption » pour des prestations de conseils conclues avec une filiale de Renault-Nissan. L’élue nie toute irrégularité.
Le premier Conseil des ministres du gouvernement Attal est prévu vendredi à 11h00.
Si les ministres-clés restent, plusieurs ténors sont néanmoins écartés, dont Olivier Véran mais aussi le ministre du Travail Olivier Dussopt, qui avait mené l’impopulaire réforme des retraites et avait participé à la controversée loi sur l’immigration qui a divisé le camp présidentiel. Agnès Pannier-Runacher, ministre sortante de la Transition énergétique, sort aussi du gouvernement, tandis que Clément Beaune, ministre délégué aux Transports, ne figure pas sur la première liste. Autant des figures venues de la gauche, ce qui laisse un gouvernement penchant davantage à droite.
Le président et le Premier ministre, qui ont multiplié les rendez-vous depuis mardi, ont eu un dernier entretien en début d’après-midi à l’Élysée pour peaufiner le casting.
Bénéficiant d’une popularité qui ne se dément pas, avec un taux de 53% de satisfaction, dans un sondage Ifop-Fiducial publié jeudi, Gabriel Attal doit maintenant commencer à recevoir les partenaires sociaux, ainsi que les organisations d’élus, lors d’une série d’entretiens sur plusieurs jours. Vendredi, il déjeunera avec les chefs des groupes parlementaires du camp présidentiel à l’Assemblée nationale et au Sénat. Avant une probable déclaration de politique générale au Parlement la semaine prochaine pour dévoiler sa feuille de route.
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