Un cadre du Rassemblement national, d’origine égyptienne, a été traité récemment de « chameau » par l’ « humoriste » Yassine Belattar, une insulte reprise ensuite par le président du SOS Racisme, Dominique Sopo. Plusieurs observateurs dénoncent un anti-racisme à géométrie variable, politisé par l’extrême gauche et choisissant les bons et mauvais racismes.
L’histoire commence le 21 février, quand Yassine Belattar publie une vidéo sur Twitter, commençant par «Mon chameau, tu sais très bien que je t’aime». Il s’adresse au membre du bureau politique du RN, Jean Messiha, né en Égypte en 1970 et naturalisé en France en 1990.
Yassine Belattar, par ailleurs mis en examen pour harcèlement moral et menaces de mort en mars dernier et un temps proche d’Emmanuel Macron, poursuit : «Personne te respectait et maintenant t’es le roi des chameaux». Puis, encore : «Jean, mon chameau, j’ai parlé au zoo de Thoiry, ils sont ok pour que tu fasses ton prochain meeting avec ta tête…».
Jean Messiha condamnant des « propos racistes » alerte SOS Racisme sur Twitter. La réaction de son président Dominique Sopo en a surpris plus d’un « Cher Jean Messiha, je pense que la LICRA sera heureuse de se constituer auprès de SOS Racisme afin de mettre fin à l’odieuse comparaison entre vous-même et un chameau. Cette comparaison est infamante pour les chameaux. Soyez certains que nous ne laisserons pas passer. Bisous », a-t-il écrit sur Twitter.
Une position semble-t-il également par la LICRA. «Voilà un an qu’un véritable combat de titans est livré par @JeanMessiha et Y. Belattar qui s’envoient au visage des noms de chameaux», explique l’association antiraciste, ajoutant pour se justifier: «Vous appartenez à une famille politique qui détient le record de condamnations pour racisme, antisémitisme. Vous n’avez rien à exiger. Si vous estimez les propos de @d_sopo racistes, saisissez la justice au nom des lois antiracistes que vous voulez abroger depuis 40 ans ! (…) Réclamer d’une association que son parti vomit un tel soutien c’est Tartuffe à confesse !».
Une sortie qui a suscité une vague d’indignation sur le réseau social.
Le député LR Julien Aubert a quant à lui insisté sur le fait que « comparer un français d’origine maghrébine à un chameau, et considérer que ce n’est pas raciste car la victime est … au RN ! On rêve ! Les propos racistes de Dominique Sopo sont gravissimes. Il devrait s’excuser, se reprendre ou démissionner. »
« Voilà la réalité des organisations soi-disant antiracistes : une escroquerie qui dure depuis des années, lourdement subventionnée par l’argent public », affirme sur Twitter la députée du Pas-de-Calais et président du RN Marine Le Pen, dénonçant des « pompes à fric contraires à nos valeurs républicaines ».
« Si Dominique Sopo n’est pas mis à la porte de l’association après ce tweet, il faudra que @SOS_Racisme nous explique le sens qu’elle donne au mot ‘racisme’ « a même commenté le journaliste politique Jean-Michel Aphatie.
Le président de SOS Racisme n’a pour l’heure pas réagi. Jean Messiha, lui, envisage de porter plainte.
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