La réforme des retraites d’Emmanuel Macron est le principal sujet des commentaires et des débats dans les milieux politiques et dans les médias. L’IREF a plusieurs fois expliqué sa position.
L’allongement de la durée de travail ne va pas résoudre le problème du financement et la sauvegarde du système par répartition ne peut mener qu’à une impasse. Dans quelques années il faudra une nouvelle réforme. Avec 3 cotisants pour 2 retraités, une espérance de vie à la retraite qui a gagné 5 ans en un quart de siècle, un taux de natalité de 1,8 enfant par femme, des engagements qui dépassent 300% du PIB et une croissance atone, la retraite par répartition à la française ne tiendra plus très longtemps. A moyen terme, elle est sérieusement compromise (à moins de fixer à 90 ans l’âge de départ à la retraite).
Introduire un pilier par capitalisation
Lorsqu’ils ont réformé leurs retraites, tous les autres pays ont introduit un pilier par capitalisation. En France, les politiques – de gauche et de droite – n’ont pas le courage de le mettre en place. Plus exactement, ils n’ont pas le courage d’accorder au privé la même opportunité dont jouissent ceux qui travaillent dans le public : bénéficier d’un pilier par capitalisation. Le RAFP (Retraite additionnelle de la fonction publique) et le régime spécial des sénateurs (préalablement débarrassé de ses subventions) devraient être ouverts à l’ensemble de la population. Les versements seraient déductibles des cotisations de répartition et, bien entendu, des revenus imposables. Mettre fin à cette inégalité serait un pas en avant vers l’introduction massive de la capitalisation et des fonds de pension en France. Mais dans la réforme de Macron il n’y a rien dans ce sens. Comme il n’y a rien, ou très peu (selon Elisabeth Borne, seuls les nouveaux entrants à compter du 1er septembre 2023 seront affiliés au régime général des retraites), à propos de la fin de tous les régimes spéciaux y compris celui des fonctionnaires. Ce sont tous ces régimes spéciaux financés par les contribuables – fonctionnaires, cheminots, agents RATP, électriciens, gaziers, etc. –, garantissant un départ à la retraite beaucoup plus tôt (dès 52 ans à la SNCF !) que dans le privé et une pension à 75 % au minimum du dernier traitement, qui » plombent » les comptes de l’État. Une réforme des retraites qui ne tient pas compte de tout cela n’est pas une vraie réforme.
Article écrit par Nicolas Lecaussin, avec l’aimable autorisation de l’IREF.
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Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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