Six hommes âgés de 23 à 28 ans ont été blessés dans la nuit de lundi à mardi dans une fusillade provoquée par un règlement de comptes à Grenoble, probablement sur fond de trafic de stupéfiants.
Les tirs nourris sont intervenus vers 1h00 du matin, dans le quartier sensible de La Villeneuve, dans le sud de la ville, selon le procureur de Grenoble, à proximité d’un important point de deal, selon le quotidien Le Dauphiné qui a donné l’alerte sur la fusillade.
« Je me suis réveillée en pleine nuit, j’ai cru que c’était des pétards, parce qu’il y en a tout le temps. Puis j’ai entendu une femme hurler, là j’ai compris que c’était pas des pétards », a témoigné auprès de l’AFP Héloïse, 20 ans, qui a grandi dans le quartier et vit juste à côté du lieu de la fusillade depuis quelques mois.
La jeune mère de famille pense qu’il s’agit de « règlements de comptes » liés à la mort d’un jeune de 17 ans dans le quartier, abattu dans un salon de coiffure en décembre. « Ça dure depuis des mois, tout le monde meurt », lance la jeune femme, qui pense à déménager à cause de sa petite fille, tout en s’inquiétant pour ses « frères et sœurs » résidant là.
De source policière, quatre des six victimes, blessées aux jambes, ont été prises en charge par les pompiers. Les deux autres, touchées aux jambes et au thorax pour l’une des deux, se sont présentées dans une clinique. La police judiciaire a été chargée de l’enquête pour « tentative d’assassinat ».
« Je crois que dans tout Grenoble, même au centre ville, ça craint »
À l’arrivée des policiers, une voiture a pris la fuite, « avec plusieurs impacts », selon la police, qui avait été alertée à la suite de « plusieurs détonations ». Il s’agissait d’une voiture d’une des victimes, qui habitait Galerie de l’Arlequin, où a eu lieu la fusillade. Les six victimes étaient « en groupe », et auraient pris la fuite lorsqu’elles ont « entendu des détonations », sans « savoir d’où » elles venaient, d’après le témoignage de l’une d’entre elles à la police.
Également interrogée par l’AFP, Marine, 35 ans, éducatrice de jeunes enfants travaillant dans le quartier assure qu’il « y a de plus en plus d’interventions de la police » ici. Mais lorsqu’elle a commencé à la Villeneuve en 2013, « il y a eu plein de fois où on devait rentrer en urgence avec les enfants, du jardin à l’intérieur, pour se mettre en sécurité ».
« Je crois que dans tout Grenoble, même au centre ville, ça craint », affirme cette habitante du quartier de l’Abbaye, à 3 km plus au nord, où un quadragénaire a été tué par balles en pleine rue le 31 mai par deux hommes en trottinette. Dans ce même quartier, dans la nuit du 23 au 24 mai, le corps d’un homme a été retrouvé dans sa voiture en feu.
« Je pense qu’il va falloir que M. (Éric) Piolle (maire EELV de Grenoble) fasse quelque chose, renforcer peut-être les effectifs de la police. Je ne suis pas de droite, mais au bout d’un moment, les gens vivent dans un climat d’insécurité. Ce n’est pas normal, on est avec des enfants, on peut se prendre une balle perdue. (…). À Grenoble, le trafic est important et a généré beaucoup de conflits », dénonce-t-elle aussi.
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