Le fiché S Raphaël Arnault a été élu dans la première circonscription du Vaucluse ce dimanche, battant ainsi la députée sortante du Rassemblement national (RN) Catherine Jaouen.
C’est avec 54,98 % des voix que Raphaël Arnault, le militant de la Jeune Garde antifasciste, a battu dans la circonscription d’Avignon Catherine Jaouen, qui elle a recueilli 45,02 % des suffrages.
Il a finalement eu le soutien de Philippe Pascal, arrivé en troisième position
« Les amis… On l’a fait. On a dégagé la député sortante du RN. On lui a mis 55 % – 45 %. L’antifascisme à l’Assemblée », s’est félicité Raphaël Arnault sur X. Le candidat désigné par La France insoumise (LFI) – qui ne donne pas sa date de naissance, se contentant de dire qu’il est né « début 1995 » – va donc, à 29 ans, faire son entrée à l’Assemblée nationale. Un succès qu’il doit notamment au vote des quartiers populaires, mais également au candidat Philippe Pascal. Ce dernier, soutenu par le reste de la gauche, est arrivé en troisième position à l’issue du premier tour des législatives, avec 18,27% des voix.
Jugeant Raphaël Arnaud « trop extrémiste », cet ancien inspecteur du travail a pourtant appelé à voter pour ce dernier, son seul but étant de « battre le RN », avait-il déclaré à l’AFP lors de l’entre deux tours. Philippe Pascal avait également souligné être déçu de son résultat estimant, en tant que « modéré », être « le mieux à même de rassembler et de gagner ».
Usage de la violence, intimidation, « antifascisme de rue »
Raphaël Arnault avait déjà été candidat aux législatives de 2022 sous l’étiquette NPA (Nouveau parti anticapitaliste) dans une circonscription lyonnaise, recueillant 6,9% au premier tour. Sa désignation surprise par La France insoumise (LFI) comme candidat dans la 1ère circonscription du Vaucluse (Avignon, Le Pontet, Morières-lès-Avignon), au titre du Nouveau Front populaire (NFP), a suscité de nombreux remous et polémiques.
Malgré son jeune âge, Raphaël Arnault a déjà une longue histoire de lutte contre les groupes identitaires à Lyon, la ville dont il est originaire. En 2018 il a cofondé dans la capitale des Gaules la « jeune garde antifasciste », mouvement d’extrême gauche actif dans plusieurs grandes villes françaises. Celui-ci assume l’usage de la violence, de l’intimidation, et un « antifascisme de rue » incitant même ses membres à s’entraîner aux sports de combat.
Jean-Luc Mélenchon affiche sa « fierté » de soutenir le candidat fiché S
Le jeune homme est par ailleurs fiché S, dans le registre policier recensant les individus potentiellement dangereux pour la sécurité nationale, par trois services de renseignements (la DGSI, le renseignement territorial et la DRPP). Il est accusé d’agressions ou de menaces et fait l’objet de plusieurs plaintes. Parmi elles, celles d’Alice Cordier, la présidente du Collectif Némésis, et de Mila, jeune femme victime d’un déferlement de haine allant jusqu’aux menaces de mort et de viol, pour avoir tenu des propos allant à l’encontre de l’islam dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux en 2020.
Après un tweet publié suite aux attaques sanglantes du Hamas en Israël le 7 octobre dernier – qui a depuis été supprimé et dans lequel il écrivait que « la résistance palestinienne a lancé une offensive sans précédent sur l’État colonial d’Israël » – Raphaël Arnault a récemment été interrogé par la police judiciaire pour « apologie du terrorisme ». En outre, huit membres de la jeune garde ont été mis en examen, soupçonnés d’avoir agressé un adolescent juif en mai à Paris, après un meeting pro-palestinien.
Malgré tout cela, Raphaël Arnault a l’appui de Jean-Luc Mélenchon. Le leader de La France Insoumise (LFI) a effectivement affiché sa « fierté » de soutenir le candidat, dénonçant d’ailleurs un fichage S qui concerne de trop nombreux militants.
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