Le cyclone tropical Freddy a tué au moins une personne et déplacé des dizaines d’autres dans la nuit de samedi à dimanche lors de son retour au Mozambique, selon un premier bilan des autorités locales dimanche.
Freddy avait déjà fait 10 morts dans ce pays d’Afrique australe lors de son premier passage fin février, et 17 au total à Madagascar où il a également frappé deux fois, décrivant une trajectoire en boucle rarement recensée par les météorologues.
« Un décès a été signalé », une personne âgée victime de l’effondrement de sa maison samedi, a déclaré à l’AFP Pio Tameliwa, chef du district de Zalala dans la province de Zambézie (centre) ouverte sur le Canal du Mozambique et où le cyclone a atterri avec des vents moyens à 150 km/h. Plus de 70 personnes ont été déplacées dans la région. « Il ne s’agit que de premières informations », a souligné M. Tameliwa, les autorités ayant des difficultés à faire un état des lieux exhaustif à cause des télécommunications coupées par les intempéries.
Plus de 100.000 usagers sont privés de courant, selon la compagnie publique d’électricité. Une école de la région a été complètement détruite. Selon les ONG sur place, le cyclone a causé de graves destructions et endommagé de nombreuses maisons, notamment dans la région de Quelimane. « La ville est privée d’électricité, d’eau et de couverture cellulaire », selon Guy Taylor, porte-parole de l’Unicef. À Beira, dans la province côtière voisine, « les précipitations sont intenses (…) et il y a un risque d’inondations », a averti sur place Alcidio Benjamim Pangaia de l’ONG ForAfrika.
Le cyclone sévit depuis 34 jours, un record
Freddy devrait quitter le Mozambique au cours de la semaine et s’affaiblir, selon les prévisions. S’il est déjà redescendu au stade de tempête tropicale, il provoque toutefois des vagues allant jusqu’à 8 mètres et de fortes pluies, selon l’Institut national de météorologie du Mozambique (Inam).
Le phénomène, atypique, est en passe d’être classé le cyclone le plus long jamais enregistré. Freddy, qui s’est formé au large de l’Australie atteignant le stade de tempête le 6 février, sévit dans l’océan Indien depuis 34 jours.
« Sa très longue longévité s’explique par sa trajectoire d’est en ouest qui ne lui a jamais permis de s’évacuer vers les latitudes sud, où les systèmes dépressionnaires perdent leurs caractéristiques tropicales », a expliqué à l’AFP Emmanuel Cloppet, directeur de Météo-France pour l’océan Indien.
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