La barre des 10.000 tonnes de déchets non ramassés dans les rues de Paris a été atteinte vendredi à la mi-journée, selon l’estimation de la mairie, au douzième jour de la grève de ses éboueurs contre la réforme des retraites.
La situation du ramassage des déchets à Paris était confuse vendredi au douzième jour de la grève des éboueurs contre la réforme des retraites, alors que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin affirme que la réquisition des agents « fonctionne ». L’entourage de la maire PS Anne Hidalgo indique qu' »aucune benne n’est sortie » dans les arrondissements où le ramassage est assuré par les agents municipaux.
Situation confuse
Après le refus mercredi de la maire PS Anne Hidalgo, qui soutient le mouvement social, de demander la réquisition d’agents au préfet de police, ce dernier a « jeudi soir requis le service de la propreté de la ville » pour évacuer les ordures, a assuré Gérald Darmanin vendredi matin. « Dès aujourd’hui, dès ce matin, cette réquisition fonctionne et permet de ramasser ces poubelles », a-t-il assuré sur RTL. Mais les maires d’arrondissement interrogés par l’AFP avaient peu de certitudes sur les effets de cette décision.
Leur situation diffère déjà, depuis le début de la grève, selon que le ramassage est effectué par les agents de la ville, pour la moitié des arrondissements, ou par un prestataire privé, pour l’autre moitié.
#Retraites: les poubelles de la capitale débordent alors que plus de 10.000 tonnes de déchets demeurent non ramassées dans les rues de Paris et que la grève des éboueurs entre dans son 12ème jour #AFP #AFPTV⤵️ pic.twitter.com/cx1xmZyCO2
— Agence France-Presse (@afpfr) March 17, 2023
Pour Delphine Bürkli, la maire Horizons du IXe arrondissement, géré par le public et donc très touché par l’absence de ramassage, si des « réquisitions de garages (de camions-poubelles, ndlr) pour prestataires privés » ont eu lieu, « les régies ne sont pas encore concernées ». « Il n’y a que 5 ou 6% des éboueurs en grève », souligne Delphine Bürkli, qui demande à faire « appel à l’armée pour déblayer les rues ». « Ces 5% ont le pouvoir de bloquer tout le ramassage, ou presque, en portant deux types d’actions : bloquer les garages en régie municipale et les centres d’incinération », résume la maire Horizons du Ve arrondissement, Florence Berthout.
À Ivry-sur-Seine, le plus gros des trois sites d’incinération du Syctom, la police est venue vendredi déloger les grévistes sur un des deux garages attenants, avant de se retirer. L’accès à l’usine comme aux deux garages de camions-poubelles est donc toujours bloqué, a constaté l’AFP sur place. Selon la CGT, 95% des salariés du site de traitement d’Ivry et tous les chauffeurs des deux garages sont en grève ce vendredi. Concernant les éboueurs grévistes, aucun chiffre n’a été communiqué de source syndicale.
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