Prenant de court le monde politique et syndical, Emmanuel Macron a annoncé lundi 12 décembre le report au 10 janvier 2023 de la présentation de la réforme des retraites, affirmant vouloir laisser aux partenaires sociaux et aux nouveaux dirigeants LR et EELV le temps « d’échanger » avec l’exécutif sur ce texte très contesté.
« Cela permet d’avoir quelques semaines de plus pour que celles et ceux qui (…) viennent de prendre des responsabilités puissent, sur quelques éléments-clés de la réforme, échanger avec le gouvernement », a déclaré le chef de l’État en ouvrant la deuxième session plénière du Conseil national de la refondation (CNR) à l’Élysée.
« L’effet de surprise est recherché et assumé », explique à l’AFP un conseiller de l’exécutif. En faisant cela, « le président force d’une certaine manière chacun (…) à se positionner et à prendre ses responsabilités ».
Et ce report, au final, « ne change rien sur le calendrier », avec une entrée en vigueur de la réforme toujours prévue « à l’été », ajoute-t-il.
« Un alibi aux hésitations »
Emmanuel Macron s’est justifié en évoquant les élections dans la fonction publique qui « ont empêché certaines discussions avec les organisations syndicales » et les congrès politiques du week-end dernier, à l’issue desquels Éric Ciotti a été élu à la tête des Républicains et Marine Tondelier désignée secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts.
« Le gouvernement ne sait pas encore très bien où il va. Leur texte n’est pas prêt », a réagi auprès de l’AFP le député des Alpes-Maritimes. « Pour l’instant je ressens cela comme un alibi aux hésitations, plus qu’un souci de négociation ».
L’exécutif avait initialement prévu de présenter jeudi 15 décembre, à quelques jours de Noël, les grandes lignes de ce texte, pierre angulaire du second quinquennat d’Emmanuel Macron.
Malgré ce report, le gouvernement veut toujours aller vite avec un projet de loi en janvier, un vote au printemps, une entrée en vigueur à l’été. Une urgence justifiée pour l’exécutif par le retour durable de déficits massifs, qui dépasseraient 12 milliards en 2027.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.