La navigation sur le Rhône, bloquée depuis trois semaines par des grévistes de la Compagnie nationale du Rhône (CNR), a repris partiellement samedi après des réquisitions préfectorales, a indiqué la direction, la CGT dénonçant une mesure tardive.
Dans un arrêté samedi dont l’AFP a obtenu copie, la préfecture de l’Isère considère que « pour rétablir une continuité minimale du service public de navigation » sur le Rhône, « il est nécessaire de procéder à la réquisition de certains salariés de la CNR » à l’écluse de Vaugris (Isère).
Avec celle de Bollène (Vaucluse), objet d’un arrêté similaire, cet équipement important « permet de relier les différents ports du Rhône et de la Saône à la Méditerranée et les liaisons fluviales entre le Nord et le Sud de l’Europe », rappelle la direction de la CNR. À Bollène, « le trafic a repris à 17h00 ce samedi » et à Vaugris « il reprendra dimanche matin », a affirmé cette dernière à l’AFP.
46 bateaux de fret stationnés sur le Rhône
Au total, selon la même source, 46 bateaux de fret, dont certains « transportant des matières dangereuses et périssables », étaient stationnés sur le Rhône. Après des travaux de maintenance sur ces deux écluses, le trafic devait reprendre le 16 mars, selon la direction. Mais elles n’ont pu être remises en exploitation en raison de la grève de salariés protestant contre le projet de réforme des retraites. La CGT indique que ces travaux n’étaient pas encore terminés au 16 mars et que, même sans la grève, la navigation n’aurait pu reprendre à cette date.
L’arrêté de réquisition tardif
Dans un communiqué samedi, la CGT, majoritaire, estime également que l’arrêté de réquisition à Vaugris a été « tardif » et que « plusieurs salariés », sur les 22 concernés, « non prévenus vendredi ont dû « quitter leurs réunions familiales et pour certains revenir en urgence dans la région ».
« Pour éviter d’apparaître comme un briseur de grève, le gouvernement a préféré, en toute irresponsabilité, sacrifier durablement le climat social au sein de la CNR », dénonce également la CGT. Selon Hervé Laydier, secrétaire général CGT, le ministère des Transports et la préfecture auraient ainsi « tardé à assumer leur responsabilité » en « poussant la direction à lancer cette semaine contre ses propres salariés des procédures judiciaires d’assignation, devant le tribunal judiciaire de Vienne et le tribunal administratif de Grenoble, alors que nous étions jeudi en négociation de sortie de conflit ».
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