Ne plus faire du travail le centre de l’existence, tel est l’une des idées émises à propos du revenu minimum universel, nouvel enjeu électoral des futures présidentielles. Après des propositions émises par différentes associations et think-tank, Benoît Hamon ou encore Nathalie Kosciusko-Morizet en ont fait leur cheval de bataille, argument de réduction des inégalités. Qu’en est-il en réalité ?
Un revenu universel pour pallier le déficit d’emplois
Défini comme un montant de base versé à tous et sans condition, le revenu minimum universel ou encore revenu de base s’invite dorénavant dans les discours électoraux des candidats à la présidentielle.
Benoît Hamon, candidat à la primaire de gauche, défend l’idée d’instaurer un revenu universel de 535 euros que recevraient les 40 millions de Français âgés de 18 ans et plus, sans distinction de richesse. Ce montant, qui pourrait ensuite atteindre 750 euros, viendrait se substituer à certaines prestations telles que le RSA, les aides au logement, les prestations familiales, etc.
C’est la révolution numérique, selon lui, qui sera à l’origine d’une raréfaction des emplois dans « des secteurs » comme « les transports, la consommation, la grande distribution », précise-t-il. À cela, s’ajoutent une ubérisation des emplois et la souffrance de nombre de Français qui subissent leur travail, victimes de « burn-out » ou se sentant peu considérés. Qualifiant alors le revenu universel de « formidable outil d’émancipation individuelle », Benoît Hamon énonce les conséquences que pourrait avoir la possibilité de renoncer à son emploi : « allonger la durée de ses études, reprendre une formation, s’engager bénévolement, créer sa propre activité, ou tout simplement bénéficier de davantage de temps pour s’investir dans sa vie personnelle, familiale et sociale ».
Quant au financement de ce dispositif qu’il estime à 300 milliards d’euros, Benoît Hamon envisage ainsi des « fusions ciblées » avec les minima sociaux et les allocations. Il y ajoute une réforme de la fiscalité avec la suppression de certaines niches fiscales (84 milliards) et l’individualisation de l’impôt sur le revenu (24 milliards).
Le revenu universel est un « formidable outil d’émancipation individuelle ».
-Benoît Hamon
Parallèlement, Nathalie Kosciusko-Morizet (LR) préconise l’instauration d’une « flat tax, autour de 20%, avec un revenu de base de 470 euros ». Ce revenu de base viendrait remplacer la plupart des allocations (RSA, APL…). La « flat tax » serait un impôt universel au taux unique (20%) pour tous. Cependant, face au manque à gagner de l’État concernant les revenus supérieurs à 150 000 euros qui sont actuellement imposés à 45%, NKM préconise le maintien de l’impôt sur la fortune (ISF), lequel « garantit une forme de progressivité malgré tout dans les hauts revenus ».
Garantir un revenu aux plus démunis ?
Cette proposition s’inspire des travaux de Marc de Basquiat, économiste présidant l’Association pour l’Instauration d’un Revenu d’Existence (AIRE). Se substituant à tous les minimas sociaux et allocations, ce revenu permettrait aux plus démunis de percevoir cette somme, tout en évitant la complexité des demandes d’aides.
Les détracteurs de ce concept mettent en avant le risque d’oisiveté et de pertes économiques. Ils sont contredits par des exemples pris de par le monde. C’est le cas de villages dans l’État du Madhya Pradesh, l’un des États les plus pauvres d’Inde. Les adultes ont perçu un revenu de base régulier pendant quelques mois. Libres de dépenser cet argent comme ils le voulaient, les principales activités ont été de réhabiliter les maisons, d’investir dans du matériel agricole et de payer les frais de scolarité pour leurs enfants.
Entre 1974 et 1979, les familles les plus démunies de la ville de Dauphin au Canada avaient perçu un revenu leur ayant permis, pour beaucoup, d’obtenir une formation professionnelle ou d’allonger le temps d’études de leurs enfants. Sa mise en place en France pourrait cependant présenter quelques difficultés de par la complexité de l’administration française.
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