La ministre britannique de l’Intérieur Suella Braverman veut lutter contre « l’activisme politique » dans la police et a annoncé samedi le lancement d’une enquête sur ces pratiques qui détourneraient les agents de leurs missions essentielles, une initiative largement critiquée par l’opposition.
« La population britannique attend de sa police qu’elle se concentre sur la lutte contre le crime et la protection des communautés. L’activisme politique n’assure pas la sécurité des gens, ne résout pas les crimes ni ne soutient les victimes, mais peut endommager la confiance du public », affirme dans un communiqué la ministre conservatrice très offensive contre le militantisme progressiste « woke ».
The vast majority of police officers work incredibly hard for the British people.
But police getting involved in politically contentious matters is shaking public confidence.
I’ve written to policing leaders to remind them of the importance of remaining impartial 1/2 pic.twitter.com/E8kQNlLSNz
— Suella Braverman MP (@SuellaBraverman) September 2, 2023
Dans un entretien au quotidien The Telegraph, elle dénonce ainsi « l’augmentation inacceptable des prises de position partisanes » au sein de la police, prompte à « se plier à des causes politiquement correctes ». Elle évoque notamment des policiers ayant mis un genou à terre au plus fort du mouvement « Black Lives Matter » en 2020, ou encore le fait que la police ait pu désigner des violeurs s’identifiant comme transexuels avec le pronom « elle ».
« Position de stricte neutralité »
Certains élus et médias conservateurs dénoncent aussi régulièrement les dépenses faites par la police pour décorer certaines de leurs voitures aux couleurs du mouvement LGBT+. La police doit « s’assurer d’avoir à chaque instant une position de stricte neutralité, même si cela offense certaines parties de la société », estime encore dans cet entretien la ministre, connue pour ses propos durs sur les migrants ou les militants écologistes.
Elle assure aussi avoir échangé avec des « centaines » de policiers qui « en ont assez des discours de vertu auxquels certains responsables de la police ont consacré leur temps au lieu de se concentrer sur leur travail de lutte contre la criminalité ». La police britannique a notamment été secouée par plusieurs scandales ces dernières années qui ont mis en évidence le comportement raciste, misogyne ou homophobe de certains agents, des pratiques dénoncées dans des rapports qui ont fait grand bruit.
« Un ballon de football sur le terrain politique »
L’annonce de cette enquête a été dénoncée par l’opposition travailliste, largement en tête dans les sondages face à un gouvernement conservateur à la peine à un an des prochaines élections législatives et après 13 ans au pouvoir. Un porte-parole a dénoncé l’initiative de la ministre, plus concentrée sur « ses obsessions politiques personnelles » plutôt que sur la mise en place de « mesures sérieuses et concrètes pour réparer les échecs des conservateurs ».
Le responsable des questions intérieures au sein du parti libéral-démocrate, Alistair Carmichael, a lui critiqué Mme Braverman pour « utiliser la police comme une arme dans sa guerre culturelle ». La police est « trop importante pour être utilisée comme un ballon de football sur le terrain politique », a aussi dénoncé la vice-présidente du syndicat des policiers en Angleterre et au pays de Galles, Tiffany Lynch.
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