Le projet d’une chaîne russe ciblant la France et les pays francophones était « une étape logique dans la croissance du groupe RT », a expliqué Xenia Fedorova, dans un entretien à l’Agence France-Presse, accordé mardi à l’occasion du Mipcom, le marché international des contenus audiovisuels.
Après avoir créé une chaîne en anglais en 2005, RT avait ensuite lancé des déclinaisons en arabe et en espagnol.
La chaîne financée par la Fédération de Russie vise officiellement à donner un aperçu des positions russes aux télespectateurs étrangers.
« RT va apporter quelque chose de nouveau et rafraîchissant. Notre slogan est : Osez questionner. Nous voulons encourager les spectateurs à poser des questions, et à penser en dehors de la +bulle d’informations+ des médias mainstream », qui « négligent certains points de vue », dit Mme Fedorova.
Mais avant même le lancement de son canal en Français, RT et un autre média russe proche du Kremlin, Sputnik, ont été accusés par le président français Emmanuel Macron, de s’être comportés durant la campagne présidentielle française « comme des organes d’influence (…) et de propagande mensongère ».
« C’est absurde de critiquer une chaîne qui n’a même pas été lancée », et « les accusations qui ont été proférées contre nous par le passé sont sans fondement », rétorque Xenia Fedorova.
« Emmanuel Macron a reproché à RT de propager des ‘fake news’ durant la campagne (présidentielle) sans aucun fait sur lesquel s’appuyer », affirme la présidente et directrice de l’information de RT France.
« Nous prenons nos décisions éditoriales dans nos salles de rédaction, et personnellement, je travaille à RT depuis ses débuts et pas une seule fois il n’y a eu d’intervention sur ce que nous avions décidé de traiter ou pas. Et à RT France, les décisions seront prises ici en France par notre équipe éditoriale », assure Xenia Fedorova.
Le président du gendarme français de l’audiovisuel (CSA), Olivier Schrameck, s’est lui dit « extrêmement attentif » à l’égard de la chaîne russe, et a reconnu que son lancement en France « inspirait quelque méfiance » au sein de son institution, qui a inclus dans une convention signée en 2015 avec RT France des engagements en matière « d’honnêteté de l’information ».
« Nous nous sommes engagés à respecter les règles » édictées par le CSA, et « nous ne venons pas en France avec l’intention de diffuser des informations fausses ou partiales », dit Mme Fedorova.
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