Le parti de la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni, Fratelli d’Italia, a remporté les européennes dans la péninsule, lui permettant de sortir renforcée de ce scrutin contrairement à la plupart de ses homologues.
« Merci. Fratelli d’Italia confirme sa place de premier parti italien en dépassant le résultat des dernières élections », s’est félicitée sur X celle qui dirige l’Italie depuis octobre 2022.
Fratelli d’Italia arrive en tête avec plus de 28% des voix , selon des résultats partiels basés sur la moitié des bureaux de vote publiés par le ministère de l’Intérieur. Ce score de Mme Meloni, elle-même tête de liste et qui avait fait cette élection un référendum sur sa personne en demandant aux électeurs d’écrire simplement « Giorgia » sur leur bulletin, marque une progression par rapport à son score de 26% obtenu aux législatives de 2022 lui ayant ouvert les portes du pouvoir.
« Dans quelques heures, Giorgia Meloni pourrait être la dirigeante la mieux placée de l’Union européenne en terme de force politique », a estimé sur X Lorenzo Castellani, chercheur en Sciences politiques à l’université romaine Luiss.
« Orgueilleuse du résultat », fière « du gouvernement le plus fort de tous »
Lors d’un brève intervention publique, la Première ministre s’est dite « orgueilleuse du résultat de Fratelli d’Italia » et « fière que ce pays se présente au G7 et en Europe avec le gouvernement le plus fort de tous », alors que les autres dirigeants des grands pays européens, notamment le Français Emmanuel Macron et l’Allemand Olaf Scholz, sortent affaiblis de ce scrutin.
Les dirigeants du G7, présidé cette année par l’Italie, se réunissent de jeudi à samedi dans les Pouilles (sud). Le Parti démocrate (PD, centre gauche), principal parti d’opposition, arrive en deuxième position avec plus de 25%, suivi du Mouvement 5 Étoiles (populiste) dirigé par l’ancien Premier ministre Giuseppe Conte avec plus de 9%.
Les deux partenaires de coalition de Mme Meloni, la Ligue antimigrants de Matteo Salvini et Forza Italia et le parti conservateur fondé par Silvio Berlusconi et membre du Parti populaire européen (PPE), sont crédités chacun de plus de 8%.
Depuis son arrivée au poste de Premier ministre en octobre 2022, Giorgia Meloni a réussi à maintenir un consensus sur sa personne, grâce entre autres aux divisions de ses opposants et en prenant garde de ne pas s’attaquer de front à des droits fondamentaux comme l’avortement.
En outre, sa progression par rapport aux européennes de 2019 est impressionnante : Fratelli d’Italia n’avait alors rassemblé que 6,44% des voix. A l’époque c’était la Ligue du très eurosceptique Matteo Salvini, alliée du Rassemblement national français à Strasbourg, qui s’était taillé la part du lion avec 34,26% mais qui s’est effondrée dimanche.
Ce résultat devrait permettre à Mme Meloni de renforcer son poids à Bruxelles, où elle est déjà parvenue à imposer certains de ses thèmes de prédilection, comme la lutte contre les arrivées de migrants en Europe.
« Jouer dans la cour des grands »
Contrairement à son allié le Premier ministre hongrois Viktor Orban, elle a aussi réussi à s’imposer comme une interlocutrice de la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, notamment grâce à son positionnement pro-ukrainien. Au Parlement européen, Fratelli d’Italia fait partie du groupe des Conservateurs et Réformistes européens aux côtés notamment du parti espagnol Vox et du petit parti français Reconquête.
L’autre groupe, Identité et Démocratie, comprend la Ligue et le Rassemblement national de Marine Le Pen, qui a remporté une victoire historique en France. Le rapprochement de ces deux groupes reste très incertain en raison de leurs importantes divergences, en particulier sur la Russie.
« Je ne pense pas que Meloni veuille revenir travailler avec des personnes comme Le Pen », analyse pour l’AFP Daniele Albertazzi, du groupe de réflexion « Centre for Britain and Europe ». « Je pense qu’elle essayera de jouer dans la cour des grands et se concentrera sur le PPE », ajoute l’analyste, pour qui « Meloni veut être vue votant pour le prochain président de la Commission ».
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