Saint-Nazaire : le maire socialiste décide d’armer sa police municipale en 2026, le groupe d’opposition s’en indigne

Par Emmanuelle Bourdy
7 avril 2025 12:42 Mis à jour: 7 avril 2025 12:42

Le maire socialiste de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) a annoncé ce jeudi 3 avril qu’il équiperait sa police municipale d’armes à feu en 2026.

Face à la violence, de plus en plus de communes de Loire-Atlantique arment leur police municipale. C’est aussi ce que souhaite le maire de Saint-Nazaire, David Samzun, pour ses 23 agents, comme le rapporte Ouest-France. Mais le groupe d’opposition Ensemble, solidaires et écologistes s’en est offusqué, d’autant plus qu’une mission d’information et d’évaluation – menée depuis décembre dernier et dont le sujet est la tranquillité publique – est toujours en cours.

« Pour que celles et ceux qui nous protègent puissent se protéger eux-mêmes »

Contrairement à la ville voisine de Nantes et après de nombreuses hésitations, le maire PS de Saint-Nazaire a tranché sur cette question. Après y avoir mûrement réfléchi, il a finalement choisi de soutenir l’armement létal de sa police municipale. « Je dois donner les moyens pour que celles et ceux qui nous protègent puissent se protéger eux-mêmes. Ce n’est pas dogmatique, c’est pragmatique », a indiqué l’édile lors du conseil municipal du 4 avril, comme le relayent nos confrères.

À l’origine de cette décision, une lettre envoyée en décembre 2024 par les 23 policiers municipaux au maire. Ce dernier dit y avoir « découvert les profils de nos policiers municipaux, dont 90% d’entre eux portaient déjà une arme létale dans des fonctions antérieures ». Dans leurs arguments, les policiers ont indiqué être souvent primo-intervenants, c’est-à-dire qu’ils interviennent avant la police nationale. À cela s’ajoute le fait que les fonctionnaires sont de plus en plus confrontés aux armes lors de contrôles.

« Même si j’ai toujours été très hésitant »

« Je n’ai pas de dogme en la matière même si j’ai toujours été très hésitant. Mais je sentais bien que le sujet allait venir », a également mentionné David Samzun dans une interview accordée à Ouest-France. « J’ai été convaincu par leur professionnalisme. En conscience, je me dis qu’il faut y aller, même si cela ne me fait pas rêver. » « Quand je vois qu’à Méan Penhoët, en primo-intervenants, ils tombent sur une arme lors d’un contrôle. Et récemment, en centre-ville, c’était un homme avec une lame de 40 cm… », a mis en avant David Samzun pour justifier sa décision.

Pour l’heure, ses policiers, dont le nombre a doublé depuis 2020, bénéficient de caméras piétonnes et d’un pistolet à impulsion électrique. Cependant, avant de pouvoir armer ses agents, la municipalité de Saint-Nazaire doit avant tout obtenir les autorisations et les équipements nécessaires, après quoi il faudra encore former les policiers.

Pas de débat au conseil municipal, le groupe d’opposition s’indigne

Cette décision, qui ne sera pas débattue au conseil municipal, a provoqué des remous au sein des élus écologistes du groupe d’opposition de la ville. Le groupe Ensemble Solidaire et Écologistes a exprimé son indignation dans un communiqué, soulignant que les conclusions de la Mission sur la tranquillité publique, « engagée depuis trois mois », n’avaient pas encore été rendues. « Le maire foule aux pieds le travail transpartisan », ont-ils pointé, qualifiant d’« inacceptable » ce « transfert des missions régaliennes de la police nationale vers des agents municipaux sans aucune réflexion collective ni mandat électif ».

« C’est de ma responsabilité directe, je l’assume pleinement », a rétorqué l’édile à ce propos. « Vous m’avez demandé une évaluation sur ce que nous mettons en place sur la tranquillité publique. Vous l’avez… Mais je ne vais pas vous attendre pour savoir ce que j’ai à faire. Désolé, je ne viendrai pas vous demander votre point de vue sur l’armement de la police municipale », a-t-il encore martelé.

En Loire-Atlantique, d’autres communes ont d’ores et déjà opté pour l’armement de la police municipale. C’est notamment le cas des stations balnéaires de La Baule, du Croisic et de Pornichet pour ne citer qu’elles. En revanche, la maire socialiste de Nantes, Johanna Rolland s’y refuse catégoriquement.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.