Lorsque Satan est chassé du ciel pour avoir fait concurrence à Dieu, Satan et son armée d’anges rebelles se retrouvent à souffrir en enfer.
Cependant, Satan, malgré l’inévitabilité de sa défaite face à Dieu, ne tarde pas à rallier ses troupes pour relancer une attaque contre Dieu et les anges du ciel.
« Allons-y
Loin du tumulte de ces vagues ardentes,
Là, le repos, si le repos peut s’y trouver,
Et en rassemblant nos forces affligées,
Examinons comment nous pouvons désormais offenser le plus possible
Notre ennemi, notre propre perte, comment la réparer,
Comment surmonter cette terrible calamité,
Quel renfort nous pouvons tirer de l’espoir,
Sinon, quelle résolution prendre face au désespoir
Ainsi Satan parlant à son plus proche compagnon
La tête levée au-dessus de la vague, et les yeux
Qui étincelaient… »
(Livre 1, lignes 183-194)
Tout recommence avec un seul
Gustav Doré interprète ce passage dans sa deuxième illustration de Le Paradis perdu de Milton. La scène sombre et enfumée montre deux anges rebelles. L’ange rebelle le plus proche de nous est assis sur une terre en dents de scie qui s’avance dans un lac enflammé, et le feu illumine l’armure qu’il porte.
Cet ange rebelle regarde par-dessus son épaule vers ce qui le transperce : Satan, encadré par des volutes de fumée des deux côtés, se tient sur la rive du lac enflammé. Il est dans l’ombre, mais son langage corporel – situé au-dessus de l’ange rebelle, les bras levés, nous indiquent qu’il communique avec l’ange rebelle d’un poste d’autorité. La longue lance dans sa main nous fait savoir qu’il n’abandonne pas son combat contre Dieu.
La description de Milton et l’illustration de Doré révèlent que Satan va poursuivre son combat. Il va se reposer en enfer, se remettre et composer son armée, endurer l’assaut de la douleur et continuer à « offenser » Dieu, son ennemi. L’ange rebelle écoute attentivement et reçoit le message de son chef.
Un seul se transforme en plusieurs
« De cette mer enflammée, il se tenait debout et appelait
Ses légions, des formes angéliques, qui restaient sous l’emprise…
Sous l’étonnement de leur changement hideux.
Il a appelé si fort, que tous les creux profonds
De l’enfer résonnaient. Princes, potentats,
Guerriers, le flux du ciel, autrefois le vôtre maintenant perdu,
Si un tel étonnement peut saisir
Esprits éternels, ou avez-vous choisi ce lieu ?
Après le labeur de la bataille, pour reposer
Votre vertu fatiguée, pour la facilité que vous trouvez
De somnoler ici, comme dans les vallées du Ciel ?
Ou dans cette posture abjecte avez-vous juré
D’adorer le Conquérant ? Qui voit maintenant
Chérubin et Séraphin roulant dans le flot
Avec des armes et des enseignes dispersées, jusqu’à ce qu’un jour
Ses rapides poursuivants, venus des portes du Ciel, discernent
L’avantage, et descendent en nous piétinant.
Ainsi tombant, ou avec des foudres liées entre elles
Nous transfixent au fond de ce gouffre.
Réveillez-vous, levez-vous, ou soyez pour toujours déchus.
Ils entendirent, et furent abasourdis, et ils s’élancèrent… »
(Livre 1, lignes 300-301, 313-331)
Ici, Gustav Doré représente Satan parlant à toute l’armée rebelle au lieu d’un seul ange rebelle. L’armée est passée du lac enflammé à la terre aride. Les anges rebelles sont vaincus : ils sont éparpillés dans la composition dans des poses d’angoisse et de résignation.
Doré a de nouveau établi la hiérarchie des personnages. Comme dans l’illustration ci-dessus, Doré représente Satan debout et fier au-dessus des autres anges rebelles. Sa pose n’a pas beaucoup changé : il lève les mains, tient sa lance et communique avec son armée. Cependant, une chose qui a changé, c’est le nombre d’anges rebelles auxquels il s’adresse.
Milton poursuit :
Satan fait honte aux anges pour leur résignation et remet en question leur persévérance. Il demande essentiellement : Êtes-vous avec moi ou êtes-vous avec Dieu ? Les anges ont honte d’eux-mêmes et ils se préparent à poursuivre leur opposition à Dieu.
Le danger d’un mal revitalisé
Continuons à considérer les idées de Milton et de Doré en ce qui concerne notre monde intérieur et les batailles qui s’y déroulent parfois. Satan, l’exemple du mal, est chassé du paradis, car le paradis ne peut rester pur avec lui, et nous devons nous aussi chasser de nous tout mal qui pourrait souiller nos natures divines.
Pourtant, ce passage nous place devant une préoccupation plus profonde. Et si nous ne nous débarrassons pas complètement du mal qui est en nous ? Et si quelque chose nous échappait ? Le passage de Milton et l’illustration de Doré suggèrent que le mal se multiplie rapidement. Il suffit d’un seul désir pervers – même affaibli – pour qu’il se multiplie s’il trouve un refuge en nous, et avant même de nous en rendre compte, nous pouvons nous retrouver à mener une guerre que nous pensions avoir gagnée.
Comment pouvons-nous nous assurer que nous nous examinons minutieusement et que nous nous protégeons contre les mauvaises pensées et actions ?
Gustav Doré est un illustrateur prolifique du 19e siècle. Il a créé des illustrations pour certains des plus grands classiques de la littérature occidentale, notamment La Bible, Le Paradis perdu et La Divine Comédie. Dans cette série, nous allons nous plonger dans les pensées qui ont inspiré Gustav Doré et les images que ces pensées ont provoquées…
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