La filiale de Nestlé va indemniser des dizaines de victimes du scandale des pizzas Buitoni contaminées par la bactérie E. coli, qui avaient provoqué le décès de deux enfants et l’intoxication de dizaines d’autres, dans le cadre d’un accord à l’amiable qui referme le volet civil de l’affaire.
« Afin de contribuer, dans un délai raisonnable, à l’apaisement des victimes et de leurs familles, Nestlé a décidé de s’inscrire dans une démarche d’indemnisation amiable », a annoncé le groupe lundi. Un accord, dont le montant n’a pas été dévoilé, a été signé le 31 mars.
« Chacune des personnes concernées recevra de la part de Nestlé une proposition indemnitaire, qui fera suite à une évaluation médicale et qui tiendra compte, de manière équitable, de la gravité des préjudices », a souligné la filiale du géant suisse.
Deux enfants sont morts et des dizaines d’autres sont tombés gravement malades après l’ingestion en 2022 de pizzas de la gamme Fraîch’Up de Buitoni, fabriquées dans son usine de Caudry. Ce processus doit « permettre à terme une juste réparation à la hauteur de leurs préjudices », a indiqué dans un communiqué séparé l’avocat Pierre Debuisson, qui représente 63 victimes.
Faute lourde
Me Debuisson avait assigné Nestlé pour « faute lourde » et demandé une indemnisation à hauteur de 250 millions d’euros pour ses clients. L’audience avait été fixée au 9 mai, mais cet accord amiable suspend cette assignation.
Une information judiciaire avait été ouverte en mai 2022 à Paris, notamment pour homicides involontaires et blessures involontaires. Nestlé n’a pour l’heure pas été inculpé. Le groupe « continue à collaborer avec les autorités judiciaires » et « assumera pleinement ses responsabilités », a-t-il indiqué. Un an après l’affaire, le numéro un mondial de l’agroalimentaire a annoncé fin mars la fermeture définitive de son usine de Caudry, qui avait partiellement redémarré mi-décembre, évoquant la chute des ventes des pizzas surgelées, et plus particulièrement celle de la marque Buitoni.
Dans un bilan de mai 2022, l’organisme Santé publique avait dénombré 56 cas confirmés liés à une contamination par E. coli, dont 55 chez des enfants, d’un âge médian de six ans. Nestlé avance « une contamination de la farine » comme explication « la plus probable » de la présence de la bactérie sur ses pizzas. Mais selon la préfecture, des inspections sanitaires ont mis en évidence « la présence de rongeurs » et le « manque d’entretien et de nettoyage des zones de fabrication ».
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