À l’occasion d’une « casserolade », plusieurs centaines de personnes, dont des infirmiers, médecins et aide-soignants en blouse blanche, se sont réunis devant l’hôpital Robert-Debré à Paris.
Plusieurs rassemblements ont de nouveau eu lieu jeudi 28 mai devant des hôpitaux afin de réclamer « du fric pour l’hôpital public », au quatrième jour du « Ségur de la santé », censé concrétiser les hausses de salaires et de moyens promis pour les soignants.
À Paris, plusieurs centaines de personnes, dont des infirmiers, médecins et aide-soignants en blouse blanche, se sont réunis devant l’hôpital Robert-Debré à l’occasion d’une « casserolade » (concert de casseroles, ndlr), organisée dans le cadre du mouvement « #jediscolère ».
« Mettre la pression »
Regroupés autour d’une banderole « Hospitaliers Usagers Tous unis pour la santé », ils ont appelé à « mettre la pression » sur le gouvernement pour obtenir des « hausses de salaires » et l’« arrêt des fermetures de lits » dans les hôpitaux.
« La crise du coronavirus a mis en lumière les difficultés auxquelles les hôpitaux publics sont confrontés », mais « la crise dure depuis longtemps », a rappelé Stéphane Dauger, chef du service de réanimation pédiatrique de Robert Debré et membre du Collectif Inter-Hôpitaux.
« Les personnels sont épuisés »
« Les personnels sont épuisés. Il faut des gestes forts de la part du gouvernement dès les prochains jours, avant la mise en place de véritables négociations », a insisté le praticien, qui juge « urgent » de « sortir l’hôpital public de ce marasme ».
Plusieurs rassemblements ont eu lieu au même moment devant l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris), l’hôpital Avicenne (Bobigny), ou bien encore à Besançon, où près de 300 personnes se sont retrouvées sur le parvis du CHRU.
« CORONAVIRUS : CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR »
« Faire un véritable état des lieux »
« On veut faire notre travail dans de bonnes conditions », a déclaré Marc Paulin, membre du collectif des « Blouses blanches », qui a pris la parole devant les manifestants, équipés de pancartes « Des salaires, pas la misères » ou « Bas les masques ».
Dans la matinée, une manifestation a également été organisée à l’appel de la CGT devant le siège de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), pour « exiger des comptes » après la crise du coronavirus. « Après cette pandémie, nous, ce qu’on veut, c’est faire un véritable état des lieux (…) On ne peut plus revenir au système de santé en France comme il était il y a quelques mois », a expliqué Franck Moubeche, aide-soignant et délégué CGT.
Un message relayé par Yolande Ho A Tchung, infirmière à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil : « les horaires variables, les heures supplémentaires qui ne sont pas retenues, pas comptabilisées, on ne veut plus ça. On veut pouvoir prendre nos repos ».
« On ne veut pas de grand bla-bla, M. Macron »
Ces manifestations surviennent alors que le « Ségur de la santé » est entré jeudi dans son quatrième jour. Cette concertation, destinée à améliorer les conditions de travail des soignants, doit déboucher sur des propositions concrètes mi-juillet.
« Il a fallu cette foutue épidémie pour que M. Macron organise le Ségur de la santé », a regretté le professeur Laurent Thines, du Collectif inter-hôpitaux, présent lors du rassemblement de Besançon. Avant d’appeler les soignants à « être vigilants » sur les résultats du Ségur : « on ne veut pas de grand bla-bla, M. Macron ».
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