Scandalisés par l’installation sauvage de squatteurs appartenant au groupuscule Extinction Rébellion dans l’ancienne Bourse d’affrètement de leur commune, les habitants de Saint-Mammès exigent que les intrus quittent les lieux dans les plus brefs délais sous peine de les expulser par « la force populaire ».
Le jeudi 17 novembre, des activistes du mouvement Extinction Rébellion âgés d‘une vingtaine d’années se sont installés dans les locaux de l’ancienne Bourse d’affrètement de Saint-Mammès, une commune d’un peu plus de 3000 âmes établie au sud de la Seine-et-Marne, en bord de Seine.
Édifié au XVIIIe siècle au moment de l’ouverture du canal du Loing, le bâtiment investi par les squatteurs servait autrefois à organiser les opérations de transport fluvial de marchandises. Inoccupée depuis 2014, l’imposante bâtisse appartient à l’État et les Voies Navigables de France (VNF) en disposent dans le cadre de leurs missions de service public.
Le 20 septembre, Joël Surier, le maire (SE) de Saint-Mammès, a appris que le bâtiment était squatté et que les indésirables n’avaient pas hésité à poser un cadenas sur le portail.
Élu au 1er tour des dernières élections municipales, l’édile a porté pendant sa campagne un projet co-élaboré avec des Mammesiens visant à réhabiliter l’ancienne Bourse d’affrètement, considérée comme un élément remarquable du patrimoine local.
M. Surier et les habitants de la commune ont notamment engagé des discussions avec VNF afin d’acquérir les lieux pour en faire un musée batelier ainsi qu’un centre culturel.
« Nous sommes outrés et nous avons décidé que cela n’allait pas durer »
L’occupation sauvage du bâtiment du 10, quai du Loing entrave ainsi la réalisation du projet et suscite la colère et l’indignation de plusieurs Mammesiens. D’après Le Parisien, une trentaine d’habitants et de bateliers bien décidés à déloger les intrus se sont ainsi rassemblés devant la bâtisse les lundi 21 et mardi 22 septembre au soir.
« Ces squatteurs sont tombés sur un village de Gaulois ! Nous sommes outrés et nous avons décidé que cela n’allait pas durer. On leur a donné 48 heures de délai pour partir – soit jusqu’à ce mercredi soir, afin d’éviter la violence. On ne sait pas si la force publique va les sortir en premier ou bien si ce sera la force populaire », a déclaré Pascal Malbrunot, batelier et élu mammesien, dans les colonnes du quotidien régional.
Une frustration que partage Mehdi Azzam, un Mammesien ayant participé à l’élaboration du projet de réhabilitation de l’ancienne Bourse d’affrètement.
« J’ai l’impression que ces gosses viennent nous coloniser comme si nous n’étions pas là et s’approprient un bien commun dont nous attendons la rétrocession depuis des années », souligne-t-il.
Les squatteurs comptent rester plusieurs mois
Contactés par la rédaction du Parisien, les squatteurs affirment avoir repéré le site en se promenant sur un tronçon de l’EuroVélo 3, un réseau de 16 itinéraires cyclables qui sillonnent l’Europe sur près de 90 000 km.
Ils assurent également qu’ils croyaient le bâtiment laissé à l’abandon « depuis 10 ou 20 ans » et qu’ils ignoraient l’existence du projet de réhabilitation porté par la mairie et les habitants.
Selon Le Parisien, les squatteurs, qui connaissent la législation relative aux procédures d’expulsion sur le bout des doigts, n’envisageraient pas pour autant de quitter les lieux et compteraient même rester jusqu’au printemps !
À Saint-Mammès, en Seine-et-Marne, bateliers et habitants s’opposent à une poignée de militant écologistes qui squattent un bâtiment.
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— Le Parisien (@le_Parisien) September 23, 2020
Ils n’ont pas non plus hésité à rebaptiser l’ancienne Bourse « Mer de Saint-Mammès », (comprendre Maison de l’écologie et des résistances) ni à fabriquer un prospectus invitant les habitants de la commune à venir les voir pour participer à des activités autour du thème de l’écologie.
Une initiative qui ne semble toutefois pas avoir eu l’heur de plaire aux intéressés, bien que les jeunes squatteurs assurent avoir reçu le soutien de certains Mammesiens à l’occasion des Journées du Patrimoine.
« […] Nous sommes dans l’optique de réhabiliter le patrimoine bénévolement et de l’ouvrir aux associations. Nous sommes de bonne volonté, nous avons commencé à nettoyer les lieux », a expliqué l’un d’entre eux aux journalistes du Parisien.
« […] On ne va pas du tout dégrader. Au contraire, c’est gagnant-gagnant. On va faire accélérer les choses en assainissant l’espace et ils pourront commencer leur projet légalement dès qu’on sera expulsé », ajoute une autre militante du groupuscule.
Le maire craint que la situation dégénère
Alerté de l’occupation des lieux par le maire de Saint-Mammès, VNF a déposé plainte ce lundi. La préfecture de Seine-et-Marne a cependant indiqué au Parisien qu’aucune procédure n’avait été entamée en vue d’expulser les intrus.
« Le délai de flagrance de 48 heures étant échu, il appartient au propriétaire de saisir la juridiction compétente en référé en vue d’obtenir une ordonnance d’expulsion », souligne la préfecture.
« Toutefois, en cas de troubles à l’ordre public attestés ou en cas de danger réel et imminent dûment documenté, le maire peut prendre un arrêté de mise en demeure de quitter les lieux sur ses propres pouvoirs de police. En cas de non-exécution, le concours de la force publique pourra être demandé par le maire au préfet », précise l’administration.
« Très ennuyé » de l’intrusion des squatteurs dont l’installation sauvage risque de retarder considérablement le projet de réhabilitation de l’ancienne Bourse, Joël Serrurier regrette que la police n’ait pas pu les expulser rapidement.
Il craint désormais que la situation s’envenime et que les Mammesiens décident de les faire déguerpir manu militari.
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