Shirel Golan, une survivante du massacre du festival Nova perpétré par les terroristes du Hamas, a mis fin a ses jours, a annoncé sa famille dimanche 20 octobre. Selon son père, la jeune femme de 22 ans, qui souffrait de dépression, avait déjà fait une tentative de suicide en septembre.
Elle n’en pouvait plus. Shirel Golan, une Israélienne de 20 ans, était encore sur place lorsque les terroristes du Hamas ont ouvert le feu au petit matin sur toutes les personnes qu’ils voyaient au festival Nova le 7 octobre 2023, faisant 364 morts. Elle était en compagnie de son petit ami Adi le jour du pogrom.
« Au départ, elle est montée dans une voiture avec des amis, mais à un moment donné, elle est passée dans le véhicule d’un policier », a retracé son grand frère, Eyal Golan. Toutes les personnes qui sont restées dans le premier véhicule ont été assassinées, soit 11 personnes. Shirel Golan et Adi se sont ensuite cachés de très longues heures dans un buisson avant d’être secouru par un policier. Mais dans les semaines qui ont suivi, la jeune femme a commencé à souffrir de dissociation et à se replier sur elle-même.
« Elle était comme une fleur mourante »
« Ma sœur a été hospitalisée deux fois et ma mère a été obligée de prendre une retraite anticipée pour être aux côtés de sa fille », a expliqué son grand frère à Ynet. La rescapée du 7 Octobre a fini par se suicider dans son appartement le jour de ses 22 ans, a annoncé sa famille ce dimanche 20 octobre. « C’est le seul jour où nous l’avions laissé tranquille », s’attriste Eyal Golan.
« C’est arrivé après une année faite de hauts et de bas. Depuis le 7 octobre (2023 NDLR), Shirel était comme une fleur mourante », confie son père Meir Golan au média israélien Channel 12. Pour tenter d’oublier les atrocités auxquelles elle a assisté il y a un an, la jeune femme avait entrepris un voyage en Inde pour se changer les idées. « Après quelques jours en Inde, elle a soudainement appelé. Elle avait des problèmes mentaux, elle m’a dit : « Papa, sauve-moi » », se souvient le père de famille.
De retour en Israël, son état psychologique empire a vu d’œil. « Elle ne voulait rien, elle avait complètement perdu sa joie de vivre », confie-t-il. Sa dépression est si intense qu’elle tente, selon son père, de se donner la mort une première fois en septembre dernier en ingérant une grande quantité de médicaments. « On avait peur que ça se reproduise », souffle Meir Golan.
La jeune adulte souffrait d’une peur de l’abandon. À deux reprises, elle avait dû être hospitalisée, selon Times of Israel. Son frère confie ressentir « un vide immense » depuis le décès soudain de Shirel, et accuse le gouvernement israélien de ne pas l’avoir suffisamment soutenu depuis le massacre.
« Si les survivants de Nova recevaient 5% de ce que reçoivent les familles enlevées, nous ne serions pas dans cette situation. Je suis furieux et en colère contre les différents systèmes du pays d’Israël », a-t-il écrit sur son compte Facebook. Selon Eyal, cité par The Jerusalem Post, la jeune femme souffrait de stress post-traumatique depuis le 7 Octobre, caractérisé par un isolement social de plus en plus prégnant.
« Je veux lancer un cri d’alarme »
Toujours selon son grand frère, l’État hébreu n’aurait pas fourni le soutien psychologique nécessaire à sa sœur. « Depuis qu’elle a survécu, j’ai remarqué des symptômes post-traumatiques. […] Je l’ai encouragée à chercher de l’aide, mais elle m’a dit qu’elle ne recevait de soutien que de l’association Nova, et non de l’État », assure Eyal au site internet Ynet.
« Le gouvernement doit se réveiller. S’il ne le fait pas, il y aura d’autres cas de ce genre. Si l’État avait fourni des soins appropriés, cela ne se serait pas produit », assure son frère. « J’ai perdu ma sœur, mais je veux lancer un cri d’alarme pour que d’autres ne perdent pas leurs proches. »
Tout en adressant leurs condoléances aux proches de Shirel, les autorités israéliennes expriment leurs réserves sur les accusations. « Le ministère exprime sa profonde tristesse (…) et partage la peine de la famille et de la communauté », a d’abord déclaré le ministère de la Protection sociale et des Affaires sociales, cité par Ynet.
Shirel Golan avait été « reconnue et prise en charge par le système d’aide sociale avant même le 7 Octobre et surtout après », et « elle a également été reconnue par le système de santé », a ensuite tenu à souligner le ministère, cité par le site Israel National News, affirmant que les accusations de ses proches n’étaient « pas correctes ». Ce dernier admet néanmoins que « les survivants sont confrontés à de nombreux défis complexes dans leur processus de rétablissement et de guérison ».
Shirel Golan était la benjamine d’une fratrie de cinq enfants. Elle laisse derrière elle ses quatre frères et ses deux parents, selon The Jerusalem Post. Son décès a été annoncée lors d’un grand évènement organisé dimanche soir à Tel Aviv et à Londres, destiné à collecter des fonds pour renforcer le soutien psychologique des survivants du festival de musique.
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