« Soyez patriotes vous-mêmes », lance Emmanuel Macron aux patrons qui menacent de délocaliser

Par Epoch Times avec AFP
10 février 2025 09:15 Mis à jour: 10 février 2025 14:31

« Soyez patriotes vous-mêmes », a lancé dimanche Emmanuel Macron aux patrons prêts à délocaliser leurs activités, estimant qu’il ne les avait « parfois pas assez entendu ces sept dernières années », lors d’un entretien sur France 2 consacré à l’intelligence artificielle.

Le président Emmanuel Macron s’exprimait dimanche soir à la télévision pour affirmer la place de la France sur la carte mondiale de l’intelligence artificielle, à la veille du Sommet de Paris sur cette technologie qui réunit dirigeants politiques et chefs d’entreprise.

S’adressant aux patrons de France, Emmanuel Macron leur a lancé « Expliquez plutôt tout ce qu’on a bien fait pendant sept ans, parce que c’est trop facile d’être planqué dans son bureau et de dire ‘‘c’est bien le travail, mais on ne le dit pas trop fort’’ », a poursuivi le chef de l’État, en revendiquant sa « politique de l’offre » qui permet selon lui à la France d’être « le premier pays d’Europe sur l’intelligence artificielle ».

L’intelligence artificielle a depuis bouleversé de nombreux pans de la société. La France, et plus largement l’Union européenne, veulent ainsi se faire une place face aux mastodontes des États-Unis et de Chine. Avec l’IA, « on peut faire de très grandes choses: changer la santé, l’énergie, la vie dans notre société », a affirmé le président dans une vidéo publiée dimanche sur les réseaux sociaux, dans laquelle figurent aussi plusieurs séquences parodiques où son visage a par exemple été implanté dans des films grâce à cette technologie.

« La France et l’Europe doivent être au cœur de cette révolution pour saisir toutes leurs chances et pour pousser aussi les principes qui sont les nôtres, ce en quoi nous croyons. C’est le but de ce Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle à Paris », a-t-il ajouté.

35 sites « prêts à l’emploi »

Danc cette bataille, l’exécutif vient par exemple d’annoncer que 35 sites « prêts à l’emploi » avaient été identifiés pour accueillir des data centers, ces gigantesques bâtiments conçus notamment pour permettre l’entraînement des modèles d’IA. Dans cette course aux centres de données, le fonds canadien Brookfield va investir 20 milliards d’euros en France pour notamment en construire un à Cambrai (Nord), a appris l’AFP d’une source proche du dossier, confirmant une information de La Tribune Dimanche.

Jeudi, la présidence française avait déjà indiqué que les Émirats arabes unis avaient l’intention de construire dans le pays un centre de données géant, pour un investissement compris entre 30 et 50 milliards d’euros, sans en révéler la localisation. La France compte actuellement plus de 300 centres de données, se plaçant ainsi au sixième rang mondial des pays en accueillant le plus, après les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine et le Canada, selon un rapport du Conseil économique social et environnemental (CESE).

Lundi et mardi, des chefs d’État et de gouvernement, ainsi que des patrons du secteur, seront réunis pour débattre de multiples questions relatives aux intelligences artificielles, qu’elles soient diplomatiques, politiques, économiques, éthiques ou encore juridiques.

La participation d’une centaine de pays est annoncée, avec par exemple le Premier ministre indien Narendra Modi, le vice-président des Etats-Unis J.D. Vance, le vice-Premier ministre chinois Zhang Guoqing, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le chancelier allemand Olaf Scholz. Côté chefs d’entreprise, le fondateur de Mistral AI, la pépite française du secteur, Arthur Mensch, est attendu, tout comme le dirigeant d’OpenAI, Sam Altman.

L’IA suscite aussi des réserves

Au-delà de l’enthousiasme qu’elle a pu faire naître, l’IA suscite aussi parfois des réserves en raison des potentielles menaces qui l’accompagnent.

Quels emplois va-t-elle détruire ? Quelles données personnelles récolte-t-elle et où vont-elles ? L’intelligence artificielle n’accroît-elle pas le risque de désinformation, d’arnaques en ligne et d’autres fléaux d’internet ? Ne creuse-t-elle pas les inégalités culturelles, économiques ou générationnelles ?

Face à des acteurs privés très ambitieux, la demande de régulation est forte. Le président français a promis, pour la fin du Sommet, une déclaration « avec des principes forts sur la protection des droits, l’environnement, l’intégrité de l’information, la propriété intellectuelle ».

Selon La Tribune Dimanche, la création d’une fondation dotée de 400 millions d’euros doit notamment être annoncée, avec pour objectif de développer une culture « open source » de l’IA, c’est-à-dire des modèles permettant d’avoir plus facilement accès à leurs données et à leur recette de construction pour savoir comment ils fonctionnent exactement.

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