Stellantis va redistribuer 2 milliards d’euros à ses salariés à travers le monde en raison de performances record en 2022, dont 4300 euros minimum par salarié français, a annoncé mercredi le constructeur automobile en marge de la présentation de ses résultats annuels.
En 2022, Stellantis a réalisé une année exceptionnelle avec un bénéfice net record de 16,8 milliards d’euros, en hausse de 26% par rapport à 2021. Le groupe augmente donc ses mesures de redistribution, via la participation et l’intéressement, de 200 millions d’euros par rapport à l’an dernier.
En France, les salariés bénéficieront de 4300 euros brut au minimum, 3882 euros net, soit 300 euros de plus qu’en 2022, ce qui représente « 2,4 mois de salaire pour les premiers niveaux de rémunération », d’après le groupe.
La redistribution la plus importante
« C’est la redistribution la plus importante depuis dix ans », a souligné le DRH monde Xavier Chéreau lors d’une conférence de presse.
Au maximum, un salarié français pourra toucher jusqu’à 6190 euros, a précisé le DRH France, Bruno Bertin.
« Ce n’est pas rien », a reconnu auprès de l’AFP le délégué syndical central CFTC Frédéric Lemaytch. « C’est la plus grosse somme qu’on ait pu avoir et avec quand même beaucoup de vents contraires, on arrive à faire en sorte que les salariés touchent plus que l’année dernière », a-t-il rappelé.
En Europe, sur un marché déprimé, le groupe a enregistré un net recul de ses ventes, à 2,6 millions d’unités (-8%).
Actionnaires mieux lotis que salariés
« Ces primes sont nettement en dessous des attentes et ne reflètent absolument pas l’engagement des salariés et la surperformance économique », a de son côté estimé la CFDT.
« C’est un très mauvais signe qu’envoie le groupe Stellantis aux salariés en privilégiant une fois de plus les actionnaires », a poursuivi le syndicat, en référence au versement de 4,2 milliards d’euros de dividende pour l’exercice 2022.
Augmentation de salaire de 5,3%
La mesure d’intéressement proposée vient s’ajouter à une augmentation de salaire de 5,3% pour l’année 2023 en France négociée en décembre avec les partenaires sociaux.
En octobre, confronté à un mouvement de colère et des débrayages, la direction de Stellantis avait également octroyé une prime de partage de la valeur d’un montant de 1000 euros pour les salariés gagnant jusqu’à environ deux fois le Smic.
Stellantis, issu de la fusion entre Fiat-Chrysler et PSA il y a deux ans, compte 264.000 salariés dans le monde dont 44.000 en France où 12 usines sont implantées.
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