Gérald Darmanin a affirmé dimanche que le suspect de l’attaque samedi de la synagogue de La Grande-Motte, un Algérien « en situation régulière », attendait avec « une hache » la sortie des personnes présentes dans l’édifice religieux, mais qu’il avait pris la fuite du fait de l’intervention rapide des gendarmes.
« Un drame a été évité »
« Un drame a été évité (…) car il (le suspect) se cache au moment où il met le feu dans cette synagogue où des gens habitent, notamment le rabbin. Et il attend, sans doute c’est ce qu’on imagine, avec sa hache, sa hachette, la sortie des personnes. Il les guette », a dit le ministre de l’Intérieur démissionnaire sur France 2. « Comme les gendarmes arrivent très, très vite – moins de deux minutes – sur place », a poursuivi M. Darmanin, « il s’en va, il s’enfuit ».
Gérald Darmanin donne des explications sur l’incendie de la synagogue et sur le profil du criminel interpelé. Il revient également sur l’augmentation des actes antisémites.#JT20h pic.twitter.com/Ex2qdY5Ts5
— Info France 2 (@infofrance2) August 25, 2024
Concernant le profil du suspect, le ministre a expliqué que cet Algérien de 33 ans en situation régulière était arrivé sur le sol français « en 2016 en passant par l’Espagne avec un document espagnol ». Il a eu « un enfant en France en 2019 ». Il est connu de la police pour des délits mineurs tels que la consommation de stupéfiants ou la conduite sans assurance. Mais il n’est pas connu de l’anti-terrorisme.
Cet homme s’appellerait El Hussein Khenfri et serait né le 06/03/1991 à Hydra en Algérie, selon une source policière interrogée par Valeurs actuelles.
Il a été blessé au visage lors de son interpellation samedi soir. Trois autres personnes sont en garde à vue. « Ces gens ont un lien manifestement avec son périple », a dit M. Darmanin, en ajoutant que la DGSI (direction générale de la sécurité intérieure) n’avait « pas documenté » l’existence « d’une organisation extérieure » qui pourrait l’avoir incité à passer à l’acte.
Le ministre a insisté sur « la progression très importante des actes antisémites partout dans le monde », depuis l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre en Israël, qui a aussitôt répliqué militairement dans la bande de Gaza.
Hausse de 200% des actes antisémites depuis le début 2024
Mais, a-t-il poursuivi, « depuis le 1er janvier les actes antisémites ont augmenté de près de 200% » en France. « Deux tiers des actes antireligieux sont contre les juifs », a-t-il affirmé, en dénonçant les « discours politiques haineux » d’une « partie de la gauche » qui, selon lui, alimentent la menace qui pèse sur la communauté juive.
« La menace (sur les juifs) est très forte parce qu’il y a des discours haineux envers les juifs de France et il faut le dénoncer ». « On voit bien qu’une partie de la gauche malheureusement tient ce discours d’encouragement de haine à l’encontre de nos compatriotes juifs ».
« Mettre le feu de façon volontaire à une synagogue où le rabbin, sa famille habitent, en attendant avec une hache, c’est un acte antisémite, il faut le dénoncer comme tel. Sinon on crée une suspicion et une confusion des genres », a estimé le ministre.
Jean-Luc Mélenchon « pompier-pyromane »
Le fondateur de LFI Jean-Luc Mélenchon a condamné samedi l’attaque de la synagogue sans la qualifier d’antisémite, ce qu’une partie de la classe politique lui a reproché.
Sur RMC, Yonathan Arfi, Président du CRIF, a déclaré lundi que le leader de LFI est un « pompier-pyromane ». Il ne crois pas « à la sincérité de Jean-Luc Mélenchon » et juge qu’il « a contribué à ce climat délétère qui met les juifs en danger ». Il lui reproche de « s’apitoyer sur le sort, non pas des juifs qui sont désignés collectivement, mais simplement des croyants, des fidèles… Il présente ça comme une atteinte à la laïcité. Ce n’est pas la laïcité qui a été attaquée samedi matin à La Grande-Motte. Ce sont des juifs qui ont été pris pour cible personnellement, au nom de leurs convictions supposées par rapport à un conflit qui est à 4000 km. »
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