Le 26 mai, le dirigeant chinois Xi Jinping a déclaré aux officiers supérieurs de l’Armée populaire de libération (APL) et de la Police armée du peuple (PAP) qu’ils doivent être mieux « préparés au combat armé » et à d’autres tâches militaires.
C’est une déclaration effrayante, tandis que Xi Jinping a, peut-être, plusieurs « tâches » en tête, tant pour l’APL que pour la PAP. L’idée d’étrangler Hong Kong vient tout de suite à l’esprit. Le gouvernement communiste de Pékin est sur le point de rompre le traité sino-britannique de 1984 qui garantissait l’autonomie de Hong Kong jusqu’en 2047.
Une nouvelle série d’intimidations impériales armées dans la mer de Chine méridionale est peut-être également en vue. Dans cette zone de tensions, la construction des îles artificielles et les revendications maritimes illégales soutenues par ses forces armées du régime chinois ont littéralement permis à ce régime de voler le territoire des pays voisins.
La Chine a une frontière terrestre avec 14 pays souverains : Vietnam, Laos, Birmanie, Bhoutan, Népal, Inde, Pakistan, Afghanistan, Tadjikistan, Kirghizstan, Kazakhstan, Mongolie, Russie et Corée du Nord. Avec plusieurs de ces pays, la Chine a également des conflits territoriaux, politiques et ethniques.
Prenons l’exemple de l’Inde. Depuis l’invasion du Tibet par la Chine en 1950, l’Inde et la Chine ont des relations tendues en matière de sécurité. Les deux puissances nucléaires partagent une frontière de 3 500 kilomètres et ont plusieurs différends frontaliers. Au cours des six dernières semaines, les médias indiens ont rapporté que des soldats indiens et chinois se sont affrontés le long de ce qu’on appelle la « ligne de contrôle réel » qui passe par l’Himalaya. Des soldats ont été blessés dans deux escarmouches – l’une dans la région du Ladakh en Inde et l’autre dans le col de Naku La au Sikkim. L’Inde et la Chine se disputent constamment au sujet du Ladakh et du plateau de Doklam. Cependant, les médias indiens ont publié des photos satellites qui, selon eux, prouvent que plusieurs milliers de soldats chinois ont occupé le territoire indien dans la vallée de la rivière Galwan. Le South China Morning Post a rapporté que des sources indiennes considéraient Galwan et Naku La comme les nouvelles zones de conflit.
Rappelez-vous la guerre sino-indienne de 1962. La Chine a préparé et acclimaté ses forces pour des opérations en haute altitude, puis a mené une offensive rapide qui a refoulé l’armée indienne. L’Inde s’en souvient. Maintenant, le régime chinois est prêt pour une guerre plus importante. L’Inde peut couper la ligne de ravitaillement maritime de la Chine depuis l’Afrique et l’Asie du Sud-Ouest. Alors la Chine a renforcé sa marine et est en train d’acquérir des bases dans l’océan Indien, dont un port maritime au Pakistan.
Le Vietnam pourrait être une autre « tâche » ayant un aspect maritime. La Chine s’est emparée de zones vietnamiennes dans la mer de Chine méridionale. Les États-Unis et la Chine s’affrontent déjà dans cette mer, et la Chine s’est également disputée avec les Philippines. La belligérance de Pékin incite à une coopération plus étroite entre les États-Unis et le Vietnam en tenant compte, en particulier, du fait que l’Asie a connu des millénaires d’impérialisme chinois. Cependant, Hanoï sait qu’on peut trouver un terrain d’entente avec les Américains.
Toutefois, le cas du Vietnam représente bien plus qu’une simple dispute maritime. En 1979, la Chine et le Vietnam ont mené une guerre frontalière brève mais sanglante. Les forces chinoises n’ont pas été à la hauteur. Le Vietnam a infligé de très lourdes pertes aux envahisseurs de l’APL. La Chine s’en souvient, avec embarras. L’APL représente maintenant une force beaucoup plus modernisée.
Depuis 1949, Taïwan figure sur la liste des « tâches » à accomplir, les récentes élections montrant que Taïwan préfère l’indépendance totale de la Chine communiste ont suscité de fortes réactions du régime chinois qui menace d’attaquer cette île et de « récupérer la province perdue ». Pour cela, les généraux chinois ont besoin d’une supériorité aérienne au-dessus du détroit de Taïwan. Ils développent des forces aériennes et des missiles dans cet esprit. Ils se procurent également des navires de guerre amphibies pour déplacer les troupes d’assaut à travers ce détroit. Cependant, le massacre de la place Tienanmen et le non-respect par la Chine de ses promesses de préserver les libertés à Hong Kong ont renforcé la détermination de Taïwan.
Xi Jinping a également demandé à la Police armée du peuple (PAP) de se préparer. On doit considérer la PAP comme une armée chargée de la répression interne en Chine qui assure le contrôle du Parti communiste. L’oppression des Ouïgours dans la province chinoise du Xinjiang est déjà une « tâche » effectuée par la PAP. Le Kazakhstan et la Mongolie en sont consternés, mais ils ne peuvent pas faire grand-chose.
À l’automne 2019, des éléments de deux divisions de la PAP ont déployé leurs véhicules blindés de combat et de transport de troupes le long de la frontière de Hong Kong. C’est une pensée effrayante, mais Xi pourrait charger la PAP et l’APL d’arrêter, de tabasser et, peut-être, de tuer les citoyens de Hong Kong pro-démocratie qui refusent de se plier aux dictateurs communistes de Pékin.
Austin Bay est auteur, chroniqueur et professeur de stratégie et de théorie stratégique à l’Université du Texas. Son dernier livre s’intitule Cocktails from Hell: Five Wars Shaping the 21st Century (Cocktails de l’enfer : cinq guerres qui façonnent le XXIe siècle).
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