La Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a annoncé mardi avoir obtenu des « rapports crédibles » faisant état de graves violations des droits de l’homme, y compris des « exécutions sommaires », par les terroristes talibans en Afghanistan.
Michelle Bachelet n’a pas fourni de détails supplémentaires sur ces informations lors d’une réunion d’urgence avec le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, mais elle a exhorté les membres du Conseil à mettre en place un mécanisme permettant de suivre de près les actions des talibans.
« En ce moment critique, le peuple afghan se tourne vers le Conseil des droits de l’homme pour défendre et protéger ses droits », a déclaré Mme Bachelet.
« Je demande instamment à ce Conseil de prendre des mesures audacieuses et vigoureuses, à la mesure de la gravité de cette crise, en mettant en place un mécanisme spécial pour suivre de près l’évolution de la situation des droits de l’homme en Afghanistan », a-t-elle ajouté.
Parmi les personnes qui ont été exécutées figurent des civils et d’anciens membres des forces de sécurité afghanes, a précisé la Haut-Commissaire en indiquant qu’elle présenterait un rapport écrit plus complet sur ces allégations en mars 2022.
Selon le rapport de la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (MANUA), les pertes civiles entre le 1er janvier et le 30 juin ont augmenté de près de 50 % par rapport à la même période de 2020.
Mme Bachelet a indiqué qu’elle pensait que le nombre de morts avait augmenté davantage au cours des mois de juillet et août, à peu près à la même période où les talibans ont intensifié leur offensive et pris le contrôle du pays.
En outre, d’autres violations graves des droits de l’homme, notamment le recrutement d’enfants soldats et des restrictions des droits des femmes, ont également été constatées dans de nombreuses régions sous le contrôle effectif des talibans dans ce pays du Moyen-Orient.
« J’invite instamment les talibans à adopter des normes de gouvernance responsable et de respect des droits de l’homme, et à s’efforcer de rétablir la cohésion sociale et la réconciliation, notamment en respectant les droits de tous ceux qui ont souffert pendant les décennies de conflit », a martelé Mme Bachelet.
Le traitement des femmes et des filles par les talibans constitue « une ligne rouge fondamentale », a-t-elle mis en garde lors de la session d’urgence de mardi, qui se tenait à la demande du Pakistan et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI).
L’ambassadeur du Pakistan, Khalil Hashmi, a souligné que la résolution, adoptée plus tard dans la journée par le forum de Genève, exprimait une grave préoccupation face aux rapports de ces violations et envoyait un « message de solidarité au peuple afghan ».
Nasir Ahmad Andisha, un haut diplomate du gouvernement afghan déchu, a demandé que les talibans rendent des comptes, décrivant la situation dans le pays sous le contrôle des talibans comme « incertaine et désastreuse » où des millions de personnes craignent pour leur vie.
Cependant, Chen Xu, l’ambassadeur de la Chine auprès des Nations unies à Genève, a déclaré que les armées des États-Unis et des autres partenaires de la Force internationale pour l’Afghanistan, notamment de la Grande-Bretagne et de l’Australie, devraient être tenues responsables des violations présumées des droits de l’homme commises par leurs militaires en Afghanistan.
Les États-Unis ont condamné les attaques perpétrées contre des civils, des journalistes, des militants et des groupes minoritaires, mais n’ont pas nommé les talibans.
À la suite de la rapide offensive des talibans et de leur prise de contrôle du pays ce mois-ci, une crise humanitaire a éclaté et des rapports ont fait état de la violence et de la brutalité infligées au peuple afghan par l’organisation terroriste désignée.
Bien qu’un porte-parole des talibans ait annoncé une amnistie générale, expliquant que ce groupe se présenterait aujourd’hui comme plus modéré et affirmant que les femmes peuvent travailler et aller à l’école et à l’université, des rapports récents sur les violences qui auraient été commises par les talibans montrent le contraire.
Lorsque les talibans régnaient sur l’Afghanistan avant qu’une opération militaire de la Force internationale en 2001 ne les chasse du pouvoir, les femmes étaient pour la plupart confinées chez elles. La quasi-totalité des femmes n’avaient pas le droit de recevoir une éducation, elles devaient porter la burqa et être accompagnées d’un homme lorsqu’elles sortaient de chez elles.
Sous le régime extrémiste, les exécutions publiques étaient également utilisées pour punir les personnes reconnues coupables de meurtre ou d’adultère, tandis que l’amputation était utilisée pour les personnes reconnues coupables de vol.
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