La teinture au pastel est un savoir-faire régional datant du Moyen-Âge qui s’est développé dans le Tarn, en Pays de Cocagne. Il vient de faire son entrée au Patrimoine culturel immatériel français cet été.
Le pastel des teinturiers (Isatis tinctoria) est une plante qui était utilisée à la base pour ses usages médicinaux. La couleur bleue n’existe pas naturellement dans les feuilles de cette plante : c’est lors du processus de leur fermentation que cette couleur inimitable apparaît, rapporte La Dépêche.
Les « savoir-faire liés à la teinture au pastel en Pays de Cocagne » viennent d’être inclus au Patrimoine culturel immatériel français (PCI) à la suite d’un avis favorable émis le 29 juin par le Comité du patrimoine ethnologique et immatériel du ministère. Cette inscription est « une grande joie et une grande fierté » pour Sandrine Banessy, cofondatrice du groupe Terre de pastel, qui s’est exprimée auprès de nos confrères du Parisien.
Il s’agit d’une « vraie reconnaissance pour notre filière, une fierté que le pastel soit mis en lumière à l’heure des teintures chimiques », s’enthousiasme celle qui, avec son entreprise qui emploie 40 salariés, travaille à remettre en valeur « les vertus incroyables du pastel, aussi bien en coloration végétale qu’en cosmétique ».
Une industrie médiévale qui se renouvelle
Aux XVe et XVIe siècles, c’est le pastel qui a été à l’origine de la grande aventure économique de la région toulousaine.
« Cette inscription prouve que notre réinvention du travail du pastel, notre retour vers des savoirs d’antan paie ! » se réjouit la cofondatrice de Terre de pastel.
Cela fait 8 ans seulement que cette femme a replanté des plants de pastel et implanté son groupe à Labège, tout près de Toulouse. Aujourd’hui, cette industrie se renouvelle sans cesse : le pastel n’est pas utilisé simplement pour teindre des textiles, mais aussi pour décorer des bijoux. On trouve même de la bière et du miel au pastel, nous apprend France Bleu.
Une alternative écologique à la coloration chimique
Il existe dans la région 20 entreprises « ennoblisseurs textile au pastel » ainsi qu’une trentaine d’entreprises « ennoblisseurs textile teinture naturelle » (incluant le pastel) qui développent une filière économique ancrée dans l’économie locale, véritable réponse aux préoccupations environnementales croissantes des consommateurs.
Françoise Carayol, qui pratique la teinture végétale naturelle à la Ferme au Village, à Lautrec (Tarn), a des critères environnementaux plus élevés que ceux de l’inscription au Patrimoine culturel immatériel français. Elle estime que « c’est un bon début, mais je regrette que la toxicité de la teinture à l’hydrosulfite de sodium soit minimisée », même si elle est contente de l’initiative.
« La teinture au pastel est totalement végétale, naturelle, sans recours à des procédés pétrochimiques », rétorque Sandrine Banessy.
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