Le lieutenant-colonel Alexander Vindman, un témoin clé dans l’enquête en destitution du président américain Donald Trump, qui a témoigné sur l’appel téléphonique du 25 juillet du président avec le président ukrainien, a été licencié par la Maison-Blanche vendredi, selon son avocat.
Alexander Vindman, un employé du Conseil national de sécurité (NSC) qui est considéré comme un expert des affaires ukrainiennes, « a été escorté hors de la Maison-Blanche où il a servi son pays avec dévouement », a déclaré l’avocat David Pressman dans une déclaration très ferme.
« Il n’y a aucun doute dans l’esprit des Américains sur la raison du limogeage de cet homme, sur la raison pour laquelle ce pays compte à présent un soldat en moins qui sert à la Maison-Blanche », a-t-il ajouté. « On a demandé à M. Vindman de partir parce qu’il a dit la vérité », a suggéré Me Pressman.
La Maison-Blanche n’a pas été immédiatement disponible pour commenter son licenciement.
Avant le licenciement, M. Trump a confirmé que les responsables de la Maison-Blanche envisageaient leurs prochaines étapes lorsqu’un journaliste lui a demandé s’il serait licencié.
« Je ne suis pas content de lui. Vous pensez que je suis censé être heureux avec lui ? Je ne le suis pas. Une décision va être prise le concernant », avait tranché M. Trump devant les journalistes présents à la Maison-Blanche. Dans la continuité, le président a également déclaré que le chef de cabinet intérimaire de la Maison-Blanche, Mick Mulvaney, ne serait pas remplacé ou renvoyé – repoussant ainsi une revendication faite par CNN.
Ses commentaires faisaient suite à des reportages des médias selon lesquels M. Vindman pourrait être transféré de son poste à la NSC au Pentagone d’ici vendredi. Mais M. Trump a démenti, lorsqu’on lui a posé la question, avant d’annoncer : « Vous allez bientôt entendre parler » d’une décision.
Plus tôt dans la semaine, M. Trump a partagé plusieurs messages Twitter appelant au licenciement de M. Vindman.
Un haut fonctionnaire de l’administration a déclaré aux journalistes vendredi qu’Alexander Vindman pourrait avoir un rôle à jouer au Pentagone s’il le souhaitait.
« Nous accueillons à nouveau tous les membres de notre service, où qu’ils servent, pour toute mission qui leur est confiée », a déclaré le secrétaire à la défense Mark Esper, interrogé sur les rapports indiquant que le travail de M. Vindman était en danger.
M. Vindman avait témoigné lors de l’enquête de mise en accusation de la Chambre en novembre et a déclaré que Trump aurait fait une demande abusive au président ukrainien Volodymyr Zelensky lors de l’appel téléphonique du 25 juillet, qui est devenu un élément central de l’enquête de mise en accusation menée par les démocrates de la Chambre. MM. Trump et Zelensky ont nié ces allégations.
Le fonctionnaire du NSC avait déclaré à un panel de la Chambre des représentants dirigé par les démocrates : « Je ne pouvais pas croire ce que j’entendais » lorsqu’il avait écouté l’appel entre MM. Trump et Zelensky. M. Trump a demandé à Zelensky de « se pencher » sur les enquêtes de corruption impliquant le géant gazier ukrainien Burisma et les liens possibles avec Hunter Biden et son père, le candidat démocrate à la présidence de 2020 Joe Biden, ainsi que sur les allégations d’interférence électorale.
Dans le cadre de l’enquête, les républicains ont souligné le témoignage public du patron de A. Vindman, Tim Morrison, directeur principal des affaires européennes au Conseil national de sécurité, qui avait mis en doute le jugement de M. Vindman en novembre. T. Morrison a déclaré que certains de ses collègues craignaient que A. Vindman n’ait divulgué des informations et a confirmé que A. Vindman ne l’avait pas tenu « au courant tout du long ». A. Vindman n’a pas non plus parlé immédiatement à T. Morrison de ses préoccupations concernant l’appel téléphonique du 25 juillet, a également déclaré T. Morrison à la commission des renseignements de la Chambre.
Lors des audiences publiques de mise en accusation, on a également demandé à A. Vindman s’il avait divulgué des informations pendant l’enquête. « Je ne l’ai jamais fait, je ne le ferais jamais. C’est – c’est absurde que je fasse cela », a-t-il répondu. M. Vindman a fait remarquer plus tard : « Je ne peux pas dire […] pourquoi M. Morrison a remis en question mon jugement. Nous n’avions commencé à travailler ensemble que récemment. Il n’a pas été là très longtemps. Et nous essayions juste de comprendre notre relation. »
Le Sénat a acquitté M. Trump des accusations d’abus de pouvoir et d’obstruction au Congrès après que la Chambre contrôlée par les démocrates a voté sa mise en accusation le 18 décembre dernier, à l’issue d’une enquête qui a duré un mois, où ils ont affirmé que M. Trump avait retenu des millions de dollars en faveur de l’Ukraine en échange d’une enquête.
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