Pendant près de 10 ans, une femme a vu sa famille souffrir alors qu’elle était emprisonnée à tort, torturée jusqu’à presque devenir folle, surveillée par un criminel sadique, simplement pour sa foi, selon un article du site Minghui.org (en chinois) publié le 6 juin.
Gao Yuxiang, 58 ans, est une pratiquante du Falun Gong et une victime de la persécution envers cette pratique de méditation par le Parti communiste chinois (PCC). Elle habite dans la province de Jilin, au nord-est de la Chine.
Également connue sous le nom de Falun Dafa, la pratique spirituelle suivie par Gao enseigne de suivre le principe d’Authenticité, Compassion et Tolérance. Pourtant, en juillet 1999, le régime communiste a lancé une brutale campagne de répression dans le but d’éradiquer cette pratique devenue trop populaire, sans que le régime chinois réussisse à la contrôler.
Après la libération de Gao le 28 janvier dernier, elle a pu raconter les tortures inhumaines qu’elle a subies. Son histoire sur la torture en prison pour sa pratique du Falun Gong est un exemple, parmi tant d’autres, des crimes contre l’humanité qui se poursuivent en Chine.
La croyance et la famille, cibles du régime chinois
Mme Gao a commencé à pratiquer le Falun Gong en 1995. En 1999, lorsque les médias chinois ont consacré des journées entières à la diffamation de cette méthode, Gao est allée parler de sa foi dans l’un des lieux publics les plus renommés de Chine : la place Tiananmen.
« Lorsque je suis arrivée là-bas, j’ai été immédiatement arrêtée et ils m’ont enfermée pendant 15 jours », explique Gao à Minghui, un site internet documentant la persécution du Falun Gong en Chine. La police a forcé sa famille à payer une caution pour sa libération.
Elle est revenue une nouvelle fois à Tiananmen en octobre 1999, et cette fois les choses ont été pires. Après avoir été de nouveau détenue, les tribunaux ont condamné Gao à deux ans de camp de travail forcé. Là, les gardes l’ont régulièrement électrocutée avec des pistolets paralysants. Des représentants du gouvernement ont ordonné à sa famille, des fermiers, de leur remettre toute la récolte de céréales.
Lorsque Gao a été libérée en 2001, elle a demandé au gouvernement de rendre à sa famille leurs moyens de subsistance, mais a été accueillie par des menaces d’emprisonnement. Elle dit qu’elle n’avait alors d’autre choix que de voyager dans d’autres villes à la recherche de travail, selon Minghui. Cependant, cette situation instable n’a pas permis d’assurer la subsistance de la famille. À cause des problèmes financiers, « ma fille de 16 ans a été forcée d’abandonner ses études », déclare Gao.
Après huit années de relative tranquillité, des policiers en civil ont frappé à la porte de Mme Gao en 2009. À ce moment-là, elle prenait soin de sa mère fragile et malade.
Encore aujourd’hui, elle se rappelle des mots que sa mère mourante a dit, alors que la police l’emmenait : « N’arrêtez pas ma fille, c’est une personne de bien, elle est la meilleure des personnes ! »
La police a traîné Gao hors de chez elle, tandis qu’un autre groupe d’officiers fouillait les chambres. La mère de Gao est décédée peu après.
Dans le centre de détention, Gao a dû faire preuve à nouveau de résilience. Elle a été attachée sur une chaise en métal et interrogée par deux agents. « Ils m’ont demandé toutes sortes de choses, mais je n’ai pas répondu », déclare Gao. Cela a mis les officiers en rage.
Ils l’ont alors frappée jusqu’à ce qu’elle perde connaissance. Gao a été réveillée par de l’eau jetée sur son visage. « Jusque dans la nuit, je ne leur avais toujours rien dit. »
Elle a ensuite été enfermée et a tenté de montrer son opposition en commençant une grève de la faim. La police en a profité : « Ils m’ont gavée de force, ils m’ont enfoncé un tuyau dans le nez », explique Gao. « Mon nez saignait, mes yeux étaient déchirés… même maintenant, des larmes coulent souvent de manière incontrôlable sur mon visage. »
Après avoir été enfermée pendant près de deux ans dans un centre de détention, Gao a subi une parodie de procès, sans que les membres de sa famille soient contactés. Elle a été condamnée à 10 ans de prison en 2011.
Un emprisonnement injustifié
En juillet 2011, les tortures que Gao a subies dans la prison pour femmes de Changchun ont commencé. Au lieu d’être simplement incarcérée comme les autres prisonniers, elle est devenue la cible de violences – dans le but de la faire renoncer à sa croyance.
« Ils m’ont punie en me faisant asseoir sur un petit tabouret en plastique. Je devais avoir une posture parfaite, assise droit, avec mes mains sur mes genoux », explique Gao. « Si je bougeais un tout petit peu, ils me frappaient et m’insultaient. »
Elle se rappelle qu’une vingtaine de prisonnières étaient organisées pour l’entourer et la faire abandonner ses convictions. Gao s’est contentée de leur parler de sa foi et de son traitement injustifié.
Lorsque les gardes ont compris que cette approche échouait, la prison a adopté une approche différente. Une femme nommée Pang Shuyan, qui avait fait preuve de « bon comportement » lors de sa rééducation par le travail forcé, a été assignée jour et nuit aux côtés de Gao pour rendre compte de tous ses comportements.
La punition du tabouret en plastique a continué, de 4 h du matin jusqu’à 22 h. Après cinq à six jours de séances, les prisonniers ont eu l’idée de mettre une photo du fondateur du Falun Gong, Li Hongzhi, sur son tabouret et de lui demander de s’asseoir dessus. Par respect, Gao a refusé, même quand ils ont utilisé la force pour la faire s’asseoir.
Quand Pang Shuyan a vu cette résistance, elle a traîné Gao jusqu’à la salle de bain. « Elle est devenue furieuse, m’a frappé le visage, la bouche et comme je ne m’asseyais pas, ils m’ont ordonné de rester debout. »
Gao a donc dû rester debout sur les même créneaux horaires que ceux du tabouret, voire plus. « Après une vingtaine de jours, des varices sont apparues sur mes jambes, qui ont gonflé. [Mes jambes] ressemblaient à celles d’un éléphant, le sang en coulait même. »
La punition a ensuite été aggravée : on a ordonné à Gao de rester debout 24h/24 : « Je suis restée cinq jours et cinq nuits, ils ne m’ont pas laissé dormir », explique Gao. Puis Pang a eu une nouvelle idée. Elle a pris la photo sur laquelle Gao avait refusé de s’asseoir, et a demandé aux autres prisonniers de la coller sur son dos.
La capacité de résistance de Gao était dépassée, elle a crié et repoussé les femmes qui tentaient de l’approcher.
Pang a ensuite forcé Gao à subir un autre type de souffrance. Les pratiquants du Falun Gong s’exercent à la méditation, assis en position de lotus, soit avec un double repliement des jambes l’une sur l’autre. Pang a fait asseoir Gao en double lotus pendant 12 heures, en lui imposant de tenir ses bras levés au-dessus de sa tête.
Cela s’est ajouté à un mois de torture et une semaine de privation de sommeil. La douleur et la souffrance n’ont cependant pas brisé Gao.
Poussée au delà des limites d’endurance
Pang, avec six ou sept autres criminelles dont des femmes accusées de meurtre, ont été chargées de surveiller Gao et les autres pratiquantes de Falun Gong emprisonnées. Toutes ont été privées de leurs besoins sanitaires de base.
Gao, par exemple, n’était pas autorisée à utiliser les toilettes ; après des jours à se retenir, elle n’a plus pu supporter. Le groupe de prisonnières s’est alors moqué d’elle : « Gao Yuxiang est si âgée qu’elle mouille son pantalon et n’a pas honte. » « Ils m’ont insultée, j’ai hurlé, et j’ai eu honte », se rappelle Gao.
Pour aggraver les choses, ces femmes emprisonnées pour leur croyanc ont été forcées de manger par terre. Gao n’était toujours pas autorisée à utiliser les toilettes et ne voulait pas que le sol soit encore plus sale. Dans un moment confus, elle a accepté les exigences des surveillantes : insulter le fondateur du Falun Gong par écrit.
« Après qu’elles m’aient laissé aller aux toilettes et être redevenue lucide, mon cœur a ressenti un profond et douloureux regret », soupire-t-elle.
Quelque temps plus tard, Pang a soumis Gao à une nouvelle forme de torture. Elle l’a fait s’allonger sur un lit, les pieds relevés sur les fesses et les mains tenant ses chevilles. Gao devait rester ainsi 12 heures par jour sans bouger. En cas de résistance, Pang lui frappait la tête avec un rouleau à pâtisserie.
Après 49 jours de punitions quotidiennes, Gao a été envoyée à l’infirmerie de la prison, son corps étant au bord de la rupture. « [Ils] ne pouvaient même pas prélever du sang pendant l’examen », se rappelle Gao.
Au bord de la folie
Après cela, Pang et les autres n’ont pas infligé à Gao la même punition. Ils lui ont demandé d’écrire les noms de ses proches. « Je ne me souvenais pas du numéro de téléphone de ma fille, je ne me souvenais pas du nom de mon gendre », explique Gao. « J’avais même oublié le nom de mon petit-fils. »
Les prisonniers ridiculisaient Gao avec des éclats de rire. « Je riais aussi, mais ce rire était totalement anormal ». Certains pensaient que ses esprits l’avaient quittée.
Mais alors, Gao a commencé à réciter des paroles des enseignements de sa foi et est revenue progressivement à elle-même.
Elle a vu d’autres femmes subir le même traitement qu’elle. D’autres femmes qui ont refusé de s’asseoir sur les tabourets en plastique ont été battues jusqu’à s’uriner dessus. Même alors, les prisonniers se moquaient toujours.
D’autres ont à peine reçu assez de nourriture ou d’eau pour survivre. Certaines ont dû boire secrètement de l’eau des chasses d’eau.
En 2016, Gao a été mise aux travaux forcés dans la prison et n’a plus subi les mêmes formes de torture qu’avant.
Puis, le 28 janvier de cette année, Gao a été libérée, et a finalement pu raconter son histoire, et ses années de persécution brutale et injustifiée.
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