Résistant d’un souffle au retour de la meute déchaînée, le Danois Kasper Asgreen a libéré son équipe Soudal-Quick Step dans le Tour de France en remportant la 18ème étape jeudi à Bourg-en-Bresse.
Dans l’éternel jeu du chat et de la souris, pierre angulaire du cyclisme, c’est pour une fois la souris qui a gagné, un plaisir rare, surtout dans cette Grande Boucle cadenassée par les principales équipes.
Parti avec le Norvégien Jonas Abrahamsen et le Belge Victor Campenaerts, le Danois a été l’heureux élu d’une escapade qui n’a jamais pris plus de 1 minute 20 secondes d’avance, même lorsqu’elle a reçu le renfort du Néerlandais Pascal Eenkhoorn dans les cinquante derniers kilomètres.
Généralement, une telle avance est très insuffisante face à un peloton lancé à toute allure. Mais pas cette fois.
Roulant comme si leur vie en dépendait, les quatre hommes ont évité le piège de trop s’observer dans le final pour conserver quelques mètres d’avance sur le peloton au sein duquel les équipiers du futur vainqueur, Julian Alaphilippe et Tim Declercq en tête, ont tout fait pour désorganiser la poursuite en s’intercalant, en vieux briscards, au milieu des équipes de sprinteurs.
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« J’y ai cru jusqu’au bout »
« Honnêtement la situation n’était pas idéale, ça aurait été mieux de partir avec six ou sept coureurs. Mais j’y ai cru jusqu’au bout », a commenté Asgreen.
Vainqueur du Tour des Flandres en 2021, le Danois marque avec cette première victoire sur le Tour son retour au premier plan après une année très difficile, minée par les blessures. « La période suivant mon abandon l’année dernière sur le Tour (à cause d’une blessure au genou) a été très compliquée, a dit le coureur de 28 ans. Cette victoire est pour tous les gens qui m’ont aidé à retrouver mon niveau. J’ai l’impression aujourd’hui d’être de retour là où je dois être. »
C’est aussi une libération pour son équipe qui, hormis la victoire de Remco Evenepoel à Liège-Bastogne-Liège, a raté sa campagne de classiques et n’avait pas encore gagné sur le Tour de France cette année.
Au matin de la 18ème étape, il fallait ainsi remonter à 2012, l’année où Quick-Step était restée fanny, pour trouver trace d’un Tour où la formation de Patrick Lefevere n’avait pas encore levé les bras à ce stade de la course.
Une catastrophe pour une telle armada. « Ca fait je ne sais combien d’années qu’on n’est pas reparti sans succès du Tour, je suis très content qu’on n’interrompe pas la série », a commenté Asgreen.
« Super heureux pour Asgreen, et pour nous »
L’abandon du sprinteur Fabio Jakobsen, qui n’a jamais pu se remettre de sa chute à Nogaro, a privé l’équipe de sa carte maîtresse et Julian Alaphilippe n’a jamais pu jouer la gagne malgré une belle activité à l’avant.
« Je suis juste super heureux pour Asgreen, et pour nous. C’est un Tour très difficile pour nous depuis le départ », a commenté le Français tombé dans les bras de l’encadrement à l’arrivée.
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Le soulagement était palpable aussi au bus où des hurlements accompagnaient l’entrée un à un des coureurs. « C’est une belle victoire, ça fait du bien au moral de l’équipe », a glissé Rémi Cavagna, autre membre de l’équipe belge qui a su faire le dos rond avant de scorer enfin sur cette étape qu’Asgreen dit avoir « cochée ».
« Je suis content pour Kasper après tout ce qu’il a traversé ces derniers mois », a commenté son compatriote Jonas Vingegaard qui a conserve le maillot jaune à l’issue de cette journée de répit pour les favoris au lendemain de la dernière étape dans les Alpes où il avait définitivement assommé le Tour.
À trois jours de l’arrivée à Paris, Vingegaard conserve 7:35 minutes d’avance au classement général sur le Slovène Tadej Pogacar et va, sauf accident, remporter son deuxième Tour de France dimanche sur les Champs-Élysées.
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