Plusieurs dizaines d’agriculteurs venus avec une vingtaine de tracteurs manifestaient lundi matin à Balma, près de Toulouse, à la veille de la rencontre entre Gabriel Attal et les syndicats agricoles majoritaires.
Les manifestants se sont rassemblés en milieu de matinée à Balma (Haute-Garonne) sur le site de l’Agence de services et de paiement, l’organisme qui verse notamment les aides publiques européennes liées à la PAC. Là, ils ont déversé devant le bâtiment des vieux pneus, des branches et coupé trois cyprès.
Les agriculteurs manifestent contre les retards de paiement, malgré la promesse du gouvernement. « Le gouvernement s’était engagé à nous payer au 15 mars, à solder toutes les aides PAC qu’ils nous doivent. Aujourd’hui, on est le 18 et tout n’est pas réglé », a expliqué à l’AFP Thomas Klunker, co-secrétaire général du syndicat des Jeunes Agriculteurs de Haute-Garonne.
Jusqu’à 50% de leurs revenus
« Sur mon exploitation, c’est 15% (du revenu, NDLR). J’ai des collègues, c’est 50%. Pour certains, c’est plusieurs dizaines de milliers d’euros », a-t-il souligné, en ajoutant que l’action engagée était destinée à montrer aux membres du gouvernement « qu’on ne les oubliera pas et qu’il faut qu’ils tiennent leurs engagements ».
En réponse à la colère des agriculteurs, le gouvernement avait fait plusieurs annonces. Des aides fiscales supplémentaires pour les éleveurs et un versement avant mi-mars des aides européennes de la PAC avaient notamment été promis fin janvier lors du discours de politique générale du Premier ministre, Gabriel Attal.
Le Premier ministre a prévu de recevoir mardi matin les syndicats agricoles majoritaires, après le report d’une réunion prévue cette semaine avec Emmanuel Macron, qui ne les rencontrera qu’à la fin des travaux engagés entre les deux parties.
Le président de la FNSEA Arnaud Rousseau avait annoncé samedi soir le report de la réunion prévue à l’Élysée, en expliquant que « les conditions pour sortir de la crise agricole (n’étaient) pas réunies » mais refusant de « faire porter aux syndicats cette responsabilité ».
Il visait des propos rapportés par la presse, selon lesquels les pouvoirs publics auraient fustigé des « syndicats incapables de se mettre d’accord sur 4 ou 5 mesures fortes ». Selon une source gouvernementale, les syndicats doivent « se mettent d’accord sur une feuille de route, 4-5 grands objectifs ou revendications ». « Tant que ce n’est pas le cas une réunion (avec Emmanuel Macron) n’aurait pas de sens ».
62 engagements du Premier ministre
Le chef de l’État recevra les syndicats « quand tous les travaux conduits par le gouvernement permettront au président de conclure la séquence », selon l’Élysée. « On continue à avancer sur les 62 engagements du Premier ministre » Gabriel Attal, a précisé sur TF1 la ministre déléguée à l’Agriculture Agnès Pannier-Runacher.
« Le gouvernement a agi fort et rapidement », a-t-elle estimé, alors que la FNSEA considère que le gouvernement ne va pas « au bon rythme » pour répondre à ses revendications.
La FNSEA avait formulé 120 revendications après le mouvement de protestation paysanne qui a eu lieu fin janvier et début février.
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