Emmanuel Macron va devoir effectuer un petit remaniement gouvernemental avant les européennes, en raison des ambitions électorales de trois de ses ministres, Nathalie Loiseau pour les européennes et Mounir Mahjoubi et Benjamin Griveaux désormais rivaux pour la mairie de Paris.
Appliquant la doctrine du chef de l’État qui juge incompatible d’être ministre tout en menant campagne, la ministre des Affaires européennes Nathalie Loiseau, investie mardi tête de liste LREM pour le scrutin européen du 26 mai, a présenté sa démission dès mercredi matin.
Les deux autres départs reflètent une rivalité frontale pour le même poste : le désormais ancien porte-parole Benjamin Griveaux comme l’ex-secrétaire d’État au Numérique Mounir Mahjoubi briguent tous deux l’investiture LREM pour les municipales de 2020 à Paris.
Comme prévu par la Constitution, Emmanuel Macron a mis fin à leur fonction sur proposition du Premier ministre Édouard Philippe.
« C’est avec beaucoup d’émotion que je vous annonce ma décision de quitter le gouvernement, en plein accord avec le président de la République et le Premier ministre », a écrit Benjamin Griveaux sur son compte Facebook.
« Aujourd’hui, une page se tourne. Une autre va s’écrire. Avec vous. Ému et fier d’avoir pu m’engager au service des Français pendant ces 645 jours », écrit-il aussi sur Twitter.
Un récent sondage qui donne la maire Anne Hidalgo en tête des intentions de vote a peut-être accéléré la cadence. D’autres prétendants pour Paris sont sur les rangs, dont les députés Cédric Villani et Hugues Renson ainsi que l’élue du IVe arrondissement Anne Lebreton.
Au total, dix membres du gouvernement sont partis, volontairement ou non, depuis le début du quinquennat. Avant eux, sept ministres ont démissionné en un an et demi, une concentration de départs inédite en début de mandat. Parmi eux, on compte trois ministres d’État, François Bayrou, Nicolas Hulot et Gérard Collomb.
« Je constate que trois de ses ministres on décidé de prendre la poudre d’escampette. On peut s’étonner que les gens quittent le navire. C’est un président qui doit faire face à un très grand nombre de départ. Visiblement, ils privilégient d’autre ambitions, qui sont nobles certes, mais c’est quand même un peu bizarre », a critiqué un autre candidat à la mairie de Paris, l’ex-conseiller de Hollande Gaspard Gantzer.
Les remplaçants devaient être nommés d’ici lundi, date du prochain conseil des ministres. Mais probablement pas avant vendredi, après le retour d’ Édouard Philippe du Qatar, selon des sources gouvernementales.
« J’espère qu’Emmanuel Macron a bien réfléchi pour ce remaniement, il avait attendu deux semaines pour nommer Christophe Castaner à Beauvau, au regard de ses résultats il aurait peut-être dû réfléchir un peu plus longtemps », a ironisé le député LR Eric Ciotti.
D. S avec AFP
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