Le Premier ministre Justin Trudeau affirme que le conflit en Ukraine ne sera pas réglé par la force militaire, mais plutôt par un règlement politique.
« Nous savons que ce conflit ne se terminera pas par la force militaire, mais par un règlement politique », a-t-il déclaré lors d’une discussion avec le groupe de réflexion Council on Foreign Relations (CFR) à New York, le 28 avril.
Il a ajouté que c’est à l’Ukraine de décider des conditions acceptables pour parvenir à un règlement.
« Ils doivent décider de quand c’est assez, de quand les conditions sont réunies pour négocier, de ce qu’ils sont prêts à céder ou s’ils sont prêts à continuer à combattre jusqu’à la mort, pour s’assurer de leur maintien »
Trudeau a ajouté que « notre travail » consistait à offrir un soutien à l’Ukraine pour qu’elle ait confiance en ses options », et a déclaré que le Canada fournira « autant qu’il le faudra, aussi longtemps qu’il le faudra », à l’instar de la position des États-Unis.
C’est par rapport à cette position que Richard Haass, président de la CRF, a demandé à Trudeau s’il se voyait un rôle à jouer dans les négociations, ou si la politique consistait uniquement à libérer les territoires par la force.
La reconnaissance de la nécessité d’un éventuel règlement politique n’a pas été au cœur du discours du gouvernement canadien sur le conflit.
La vice-première ministre Chrystia Freeland a déclaré à Davos en janvier que l’un des moyens d’aider l’économie mondiale était de vaincre la Russie, dans le conflit.
« Nous pouvons aider l’Ukraine à gagner, de manière claire et définitive, et c’est là que nous disposons de véritables leviers pratiques. Et si nous le faisons, si cela se produit cette année […], ce sera un énorme coup de pouce pour l’économie mondiale », a déclaré Mme Freeland, sans définir ce qui constituerait une victoire ukrainienne.
En annonçant de nouvelles sanctions contre la Russie le 10 mars, Mme Freeland a déclaré que « l’Ukraine peut et doit gagner cette guerre ».
Le même jour, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a parlé de « changement de régime » dans le contexte des sanctions contre la Russie.
« Nous sommes en mesure de voir à quel point nous isolons le régime russe en ce moment – parce que nous devons le faire économiquement, politiquement et diplomatiquement – et quels sont les impacts sur la société et à quel point nous assistons à un changement de régime potentiel en Russie », a-t-elle déclaré.
La Russie a protesté auprès de l’ambassade canadienne à Moscou suite aux commentaires.
Taïwan
Après les commentaires de Trudeau sur le soutien à l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra, M. Haass a interrogé le Premier ministre sur sa position à l’égard de Taïwan et de l’agression potentielle du régime chinois.
« Qu’êtes-vous prêt à faire pour dissuader ou, le cas échéant, défendre contre l’action de la Chine », a déclaré M. Haass.
Trudeau a déclaré qu’il maintiendrait une présence militaire dans le Pacifique, « démontrant que nous sommes là pour maintenir le statu quo », tout en soulignant que le Canada reconnaît la politique de la « Chine unique ».
Le principe de la « Chine unique », défendu par le parti communiste chinois, affirme que Taïwan appartient à la République populaire de Chine (RPC). La politique d’une seule Chine, adoptée par de nombreux pays, reconnaît Pékin comme le siège officiel de la Chine et ne reconnaît pas simultanément Taipei.
Le Canada a actuellement une présence militaire limitée dans la région. Deux navires de la Marine royale canadienne ont été déployés dans la région indopacifique d’août à décembre de l’année dernière dans le cadre de l’opération PROJECTION. L’année précédente, un seul navire avait été déployé pendant la même période.
Un seul navire et un avion de surveillance ont été régulièrement déployés en Asie de l’Est dans le cadre de l’opération NEON, qui vise à faire appliquer les sanctions de l’ONU contre la Corée du Nord.
Trudeau a qualifié la RPC de « puissance mondiale de plus en plus perturbatrice », mais a souligné la collaboration avec la Chine dans le domaine de l’environnement en organisant conjointement la conférence COP15 sur la biodiversité à Montréal en décembre.
« Ignorer la Chine n’est une option pour personne, mais être stratégique, réfléchi, ferme et clair sur la manière dont nous nous engageons avec elle est la voie à suivre pour nous tous », a-t-il déclaré.
M. Haass a demandé à Trudeau si cette position ferait comprendre à la Chine que « le Canada serait prêt à s’opposer à toute agression contre Taïwan ».
« Nous continuerons à défendre les principes de l’ordre fondé sur des règles et du droit international », a répondu Trudeau.
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