Donald Trump suspend l’aide à l’Afrique du Sud en réponse à sa loi sur l’expropriation

Cette loi controversée cherche à remédier aux disparités raciales en matière de propriété foncière

Par Aldgra Fredly
3 février 2025 14:24 Mis à jour: 5 février 2025 09:10

Le président américain Donald Trump a annoncé dimanche la suspension des financements américains destinés à l’Afrique du Sud, en réaction à une loi controversée sur l’expropriation qui autorise l’État à confisquer des terres sous certaines conditions.

Dans un message publié sur Truth Social, M. Trump a accusé l’Afrique du Sud de saisir des terres et de « traiter très mal certaines catégories de personnes ».

« C’est une situation grave que les médias de la gauche radicale ne veulent même pas mentionner », a-t-il déclaré. « Une violation massive des droits de l’homme, au minimum, est en train de se produire sous les yeux de tous. Les États-Unis ne resteront pas les bras croisés, ils agiront. »

Le 23 janvier, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a promulgué une loi autorisant les autorités provinciales et nationales à exproprier certaines terres « dans l’intérêt public », à condition qu’une compensation juste et équitable soit versée. Cette réforme vise à corriger les inégalités foncières héritées de l’apartheid, dans un pays où, 30 ans après la fin de ce régime, la majorité des terres agricoles restent aux mains des Blancs.

Certains membres de la coalition gouvernementale contestent la constitutionnalité de cette loi et envisagent de saisir la justice.

Le gouvernement sud-africain précise que l’expropriation ne pourra avoir lieu que sous certaines conditions : par exemple, si une terre est occupée par des habitants de longue date, inutilisée et détenue à des fins purement spéculatives, ou encore laissée à l’abandon.

Dans un communiqué publié lundi, la présidence sud-africaine a réaffirmé son attachement à l’État de droit, à la justice et à l’égalité. « Nous sommes impatients de partager avec l’administration Trump notre politique de réforme agraire et d’aborder des questions d’intérêt bilatéral. Nous sommes convaincus qu’un dialogue approfondi permettra une meilleure compréhension de ces enjeux », a déclaré M. Ramaphosa. Il a également insisté sur le fait que « le gouvernement sud-africain n’a confisqué aucune terre ».

Le bureau du président sud-africain a ajouté que l’objectif de la loi était de favoriser l’inclusion et l’accès à tous aux ressources naturelles. La loi précédente sur l’expropriation a été votée en 1975.

« En vertu de cette loi, aucune expropriation ne pourra être menée de manière arbitraire ou pour un objectif autre que l’intérêt public », a précisé la présidence.

M. Trump a annoncé que les financements américains à destination de l’Afrique du Sud seraient suspendus jusqu’à ce qu’une enquête complète soit menée sur la situation.

Le ministère sud-africain des Affaires étrangères espère que les conseillers de M. Trump profiteront de cette enquête pour « mieux comprendre les politiques de l’Afrique du Sud dans le cadre d’une démocratie constitutionnelle ».

« Cette approche permettra d’adopter un point de vue mieux informé, qui valorise et reconnaît notre attachement aux idéaux démocratiques et à la gouvernance », a déclaré le ministère dans un communiqué. Il a également souligné que « la loi sur l’expropriation sud-africaine n’a rien d’exceptionnel », rappelant que de nombreux pays disposent de législations similaires.

Les États-Unis ont accordé près de 440 millions de dollars d’aide étrangère à l’Afrique du Sud en 2023, selon les données gouvernementales.

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