La Russie a annoncé vendredi effectuer des travaux de fortification dans la péninsule de Crimée annexée, après le repli de ses soldats dans la région ukrainienne voisine de Kherson face à une contre-offensive de Kiev.
« Des travaux de fortification sont menés sous mon contrôle sur le territoire de la Crimée afin de garantir la sécurité des Criméens », a déclaré Sergueï Aksionov, le gouverneur installé par Moscou après l’annexion de cette péninsule ukrainienne en 2014.
Il a toutefois souligné que la sécurité de la Crimée passait « principalement par des mesures à mettre en œuvre sur le territoire de la région de Kherson », qui jouxte la péninsule, dans le sud de l’Ukraine.
Cette annonce intervient alors que les forces russes ont effectué la semaine dernière une humiliante retraite dans cette région, après avoir échoué à contenir une contre-attaque des soldats ukrainiens, armés par les Occidentaux.
Pont de Crimée partiellement détruit
Le repli des militaires russes, qui ont notamment abandonné la capitale régionale qui porte le même nom, a permis aux forces de Kiev de rapprocher leurs canons de la Crimée, plusieurs fois ciblée ces derniers mois.
En octobre, le pont de Crimée, qui rattache la péninsule au territoire russe et sert au réapprovisionnement des troupes engagées en Ukraine, avait été partiellement détruit dans une attaque attribuée à Kiev par Moscou, qui a évoqué un camion piégé.
D’autres attaques imputées aux forces ukrainiennes ont également été menées en Crimée, notamment contre la flotte russe à Sébastopol ou encore contre plusieurs infrastructures militaires russes dans la péninsule.
Depuis son annexion en 2014, Moscou considère que la Crimée fait partie de son territoire, ce qui n’est pas reconnu par la communauté internationale.
Kiev a répété plusieurs fois ces derniers mois vouloir reprendre la péninsule.
« Premier train depuis Kiev vers Kherson »
Depuis le départ des troupes de Moscou il y a une semaine jour pour jour, Kiev dit déplorer les « atrocités » – dont les nombreux cas présumés de torture – de l’armée russe pendant les huit mois d’occupation de Kherson.
Selon le chef adjoint de la présidence, Kyrylo Tymochenko, qui s’est rendu dans la région, « les Russes n’ont pas seulement tué, miné, mais également volé dans nos villes », a-t-il dénoncé.
L’entreprise nationale des chemins de fer a, elle, annoncé vendredi la réouverture de la ligne de train entre la capitale Kiev et Kherson.
« Nous lançons aujourd’hui notre premier train depuis Kiev vers Kherson », a indiqué à l’AFP Natalia Tourtchak, une porte-parole de Ukrzaliznytsia.
Le trajet est prévu « à 22H14 (20H14 GMT) depuis la capitale, et arrivera demain autour de 09h00 (07H00 GMT) à Kherson », s’est réjoui sur Facebook un responsable local, Serguiï Khlan.
« Environ 200 passagers (…) voyageront à bord » du train » dont « les wagons ont été peints par des artistes ukrainiens », a-t-il précisé.
La réouverture de la ligne est toutefois à ce stade symbolique, les billets pour acheter des places pour les prochains jours n’étant pas encore disponibles.
« Pour le moment, c’est un seul train. Nous verrons ensuite si cela devient une ligne régulière » du réseau ferroviaire ukrainien, a souligné à l’AFP Mme Tourtchak.
« Dix millions d’Ukrainiens sont sans électricité »
La Russie continue par ailleurs de mener des bombardements répétitifs qui visent depuis octobre les infrastructures énergétiques de l’Ukraine, privant régulièrement de courant mais aussi d’eau de nombreuses villes du pays.
« Dix millions d’Ukrainiens sont sans électricité », avait indiqué jeudi soir le président Volodymyr Zelensky.
Ces coupures de courant, subies ou préventives afin d’éviter une surcharge du réseau électrique, bouleversent largement le quotidien des Ukrainiens, alors que la première neige de l’hiver est tombée jeudi sur le pays.
« Des restrictions sur plusieurs heures sont imposées dans toute l’Ukraine pendant la journée », a encore indiqué vendredi matin l’opérateur électrique national, Ukrenergo.
Pour sa part, le ministère russe de la Défense a insisté vendredi sur le fait que les frappes de la veille ont visé des infrastructures militaires et énergétiques et que toutes les cibles avaient été détruites.
Parmi celles-ci figurait notamment, selon le ministère, une usine de fabrication de missiles et un dépôt d’armements « livrés par les pays occidentaux ».
Selon le communiqué, l’armée russe a également affirmé avoir conquis la localité d’Opytné dans la région de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine.
Le bilan d’un bombardement russe jeudi sur la ville de Vilniansk dans la région de Zaporijjia (centre-est) est passé de sept à dix morts, dont deux enfants selon le parquet ukrainien.
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