Un an de prison avec sursis a été requis, mercredi au tribunal correctionnel de Dijon, contre l’ancien maire d’Échenon (Côte d’Or), accusé d’avoir téléchargé plus de 10.000 images pédopornographiques.
Dominique Lott, qui avait démissionné en décembre dernier de son poste de maire de la commune d’environ 800 habitants, fait partie des 48 hommes interpellés mi-novembre à travers la France lors d’une vaste opération de lutte contre la pédopornographie.
« Plus de 2000 liens de téléchargement »
L’enquête avait alors permis de découvrir 10.200 fichiers à caractère pédopornographique, téléchargés du 19 mai 2021 au 25 juillet 2022, entraînant des poursuites pour acquisition, détention et diffusion « d’images d’un mineur présentant un caractère pornographique ». « Plus de 2000 liens de téléchargement » ont été retrouvés à son domicile, ainsi que des traces de « recherches sur des mots-clefs avec des âges de mineurs allant jusqu’à 8 ans », a souligné la substitut Pauline Fritsch, représentant l’accusation.
« Dominique Lott a participé par son comportement à ces viols » d’enfants filmés, a-t-elle ajouté, soulignant le contraste avec la fonction de maire, qui a la qualité d’officier de police judiciaire. Mme Fritsch a requis un an de prison avec sursis probatoire sur une période de deux ans. Elle a également demandé, entre autres, l’obligation de soins psychologiques, l’inéligibilité et la privation du droit de vote pendant cinq ans, ainsi que l’interdiction de toute activité à contact avec des mineurs.
« Il a succombé aux sirènes d’internet », a en revanche plaidé l’avocate du prévenu, Élodie Mifsud. Présentant son client, non pas comme « le grand méchant loup » mais comme une victime des « dangers d’internet », elle a souligné qu’il avait « cru que ce n’était pas si grave » de consulter ces images, assurant qu’il ne « savait pas » qu’il les diffusait en les téléchargeant sur un logiciel de partage de fichiers peer-to-peer (pair-à-pair). « On n’a pas bien formé les anciennes générations » à internet, a estimé Mme Mifsud.
« J’arrêtais. Puis quelques mois après, je recommençais »
« Ça ne sert à rien de le nier », a déclaré à la barre le prévenu, âgé de 63 ans, visiblement très gêné par le battage médiatique qu’a provoqué l’affaire. « J’ai fait un premier téléchargement par curiosité », a-t-il dit, assurant par la suite avoir été pris dans un « engrenage ». « Je me disais : T’es complètement cinglé. Et j’arrêtais. Puis, quelques mois après, je recommençais », a expliqué ce grand-père de plusieurs petits-enfants âgés de quelques années. « Je travaille avec un psychologue », a-t-il ajouté.
Le jugement a été mis en délibéré au 2 mai à 13h30.
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