Un Argentin a été condamné par un juge à verser à son ex-femme une indemnité d’environ 164 000 €), après que celle-ci a quitté sa carrière, pour s’occuper de leurs enfants et de la maison au cours de leurs 29 années de mariage.
La femme de 70 ans, connue sous le nom de M.L., a un diplôme en économie mais le juge a décidé qu’elle était trop âgée pour trouver un nouvel emploi lorsque son mari l’a quittée.
La Cour d’appel nationale d’Argentine a également déclaré que la femme se trouvait dans une situation financière difficile après leur séparation. Le couple M.L et D.B. a été marié pendant près de trois décennies. Ils se sont mariés en 1982, séparés en 2009 et divorcé en 2011.
La juge Victoria Famá a estimé que la femme s’occupait de leur maison et de ses enfants pendant que l’homme travaillait, selon le journal local Clarín Sociedad.
L’homme a été condamné à payer environ 8 millions de pesos (environ 164 000 euros) à son ex-femme, ce chiffre étant décrit comme une somme « sans précédent » à recevoir dans le cadre d’un règlement de divorce, a rapporté le journal quotidien USA Today.
La juge a ajouté qu’elle estimait que le chiffre était « raisonnable (…) afin de rééquilibrer la situation économique disparate des époux résultant du mariage et de sa rupture », a rapporté le Mirror.
Alors que M.L. se trouvait en difficulté financière après la séparation, son ex-mari a passé un « du bon temps », a poursuivi le juge.
« La dépendance économique des femmes vis-à-vis de leurs maris est l’un des mécanismes centraux par lesquels les femmes sont subordonnées à la société », a-t-elle ajouté.
« Dans la plupart des familles, les femmes assument principalement le fardeau des tâches ménagères et de la garde des enfants, même lorsqu’elles exercent une activité extérieure. »
Le juge a expliqué que dans un scénario similaire, une personne moins qualifiée que M.L. et qui n’aurait pas abandonné sa carrière pour s’occuper du ménage n’aurait pas droit à la même indemnité, selon le Mirror.
Selon Clarín Sociedad, les femmes argentines consacrent deux fois plus de temps par jour que les hommes à s’occuper de leurs enfants et à effectuer des tâches ménagères.
Lucia Martelotte, directrice exécutive adjointe de l’équipe latino-américaine de justice et de genre, a déclaré au média argentin : « Ce verdict est inédit car il reconnaît que ce que nous faisons à la maison est un travail, les tâches de soins le sont parce qu’elles impliquent du temps, des efforts et des compétences. »
« Mais cela reste invisible et les femmes ne reçoivent pas de salaire pour cela. »
Les mères mariées consacrent plus de temps aux tâches ménagères que les mères monoparentales
Une étude, publiée en février 2018, a révélé que les mères monoparentales consacraient moins de temps aux tâches ménagères que les mères mariées.
L’étude, financée par l’Institut national de la santé des enfants et du développement humain Eunice Kennedy Shriver, a révélé que les mères mariées étaient plus susceptibles de consacrer du temps à des tâches ménagères telles que la cuisine et le ménage.
Linda Jacobsen, démographe et vice-présidente des programmes américains du Population Reference Bureau, a déclaré à People que cela semblait être le cas même si les femmes avaient un partenaire.
« L’idée qu’une mère fasse plus de tâches ménagères quand elle a un partenaire ou un conjoint peut sembler contre-intuitive, mais c’est la réalité dans la plupart des ménages américains », a-t-elle déclaré.
Les chercheurs ont suggéré que cela pourrait être le cas en raison des attentes de la société envers les femmes mariées.
Joanna Pepin, co-auteur de l’étude, a déclaré : « Les femmes mariées peuvent penser que pour être une bonne épouse, elles doivent privilégier les tâches ménagères et la garde des enfants avant leurs loisirs et leur sommeil. »
« Ces attentes découlent probablement des suppositions collectives de la société sur ce que signifie être épouse et mère », a-t-elle ajouté.
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